Anthropologie : 20% de densité osseuse en moins pour l'Homme moderne depuis l'avènement de l'agriculture

Publié par dknews le 23-12-2014, 18h07 | 28

L'Homme moderne a perdu 20% de densité osseuse dans ses membres inférieurs depuis l'avènement de l'agriculture il y a 12.000 ans, indique des travaux de l'académie américaine des sciences (PNAS).

Selon les comptes rendus de l'étude, publiés lundi, ce phénomène serait expliqué par une plus grande sédentarité liée à ce mode de subsistance. Jusque là et depuis des millions d'années, les hommes et leurs ancêtres survivaient de chasse et de cueillette, des activités requérant une activité physique beaucoup plus intense.

Les chasseurs-cueilleurs qui vivaient encore il y 7.000 ans avaient des os et des articulations (hanches, genoux et chevilles) nettement plus solides, en comparaison avec les «agriculteurs» qui vivaient dans les mêmes régions depuis 6.000 ans, et qui ont des os nettement moins denses et plus fragiles.

«Il s'agit de la première étude sur le squelette humain à révéler une importante diminution de densité osseuse chez les hommes modernes», souligne Brian Richmond, du Musée national d'Histoire naturelle à Washington, un des co-auteurs de ces travaux.

«Ce changement anatomique tardif dans notre évolution paraît bien avoir résulté de la transition d'une vie nomade à un mode de subsistance plus sédentaire», concluent ces chercheurs.  

Cette recherche fournit un contexte anthropologique aux pathologies osseuses des populations contemporaines comme l'ostéoporose, une fragilisation des os fréquente chez les personnes vieillissantes qui résulte en partie du manque d'activité physique notamment la marche.

«Au cours de la vaste partie de la pré-histoire humaine, nos ancêtres étaient nettement plus actifs physiquement qu'aujourd'hui», souligne Brian Richmond.  

Ainsi, selon l'étude, faire beaucoup d'exercice physique à partir d'un très jeune âge doit permettre de parvenir à une résistance osseuse maximum vers trente ans. Ceci permet de maintenir une plus grande densité des os malgré l'affaiblissement inévitable qui se produit avec l'âge.

La prochaine étape de cette recherche, explique le professeur Shaw, sera d'analyser à la lumière de ces travaux les différents types de mouvements du corps qui ont permis à nos ancêtres de parvenir à une telle solidité osseuse en étudiant notamment les coureurs de marathon de l'extrême de l'Himalaya au désert de Namibie.