Tunisie : l'harmonie politique entre la Présidence et le Parlement aura un «impact positif» sur la prochaine étape

Publié par Dknews le 24-12-2014, 17h52 | 28

Le président tunisien élu, Béji Caïd Essebsi a affirmé mardi qu'il sera le «président de tous les Tunisiens» et que la page des différends était tournée du fait que le pays entame une «étape démocratique» assurant que l'harmonie politique entre la majorité parlementaire et la Présidence aura un «impact positif» sur la prochaine étape dans le pays.

«La Tunisie ne pourra pas sortir de la situation économique, sécuritaire et sociale actuelle sans la contribution de tous les Tunisiens», a précisé Essebsi dans un entretien accordé à la chaîne de télévision algérienne «A3» après son élection appelant toutes les composantes de la société tunisienne à «coopérer sans marginalisation ni exclusion» en ce sens que «tous les Tunisiens ont le droit de prendre part à la vie politique et réaliser le développement».

«Dès que la campagne électorale a pris fin, nous avons tourné la page des différends et nous regardons maintenant vers l'avant», a encore souligné le président tunisien rappelant qu'il avait reçu les félicitations de son adversaire, Moncef Marzouki pour avoir remporté l'élection tout en lui «demandant de prendre part à l'action politique dans l'intérêt du pays».

Le pays vient d'amorcer une «phase démocratique marquée par le respect de la règle du jeu politique», a estimé Essebsi pour qui l'harmonie politique entre la majorité parlementaire et l'institution de la Présidence aura un «impact positif» sur la prochaine étape dans le pays.

Par ailleurs, Essebsi a rassuré les Tunisiens quant au respect des libertés affirmant «Nous respectons la Constitution qui stipule la nécessité de préserver les libertés, une question incontestable, en vue d'édifier un Etat de Droit et de justice»  réitérant son engagement à «préparer le terrain aux générations futures afin de poursuivre le travail et conduire la Tunisie vers le progrès».

S'agissant des priorités de la prochaine étape, Essebsi a affirmé que les «échéances du peuple tunisien sont toutes des priorités car les valeurs de la révolution tunisienne émanent des revendications de la liberté et de la dignité en plus de la situation sociale difficile notamment dans les régions intérieures qui souffrent de pauvreté et d'isolement».

Il a souhaité que la «Tunisie franchisse des pas nouveaux et positifs» en réunissant les conditions de solidarité, de sécurité et de stabilité nécessaires pour attirer les investissements en faveur du développement.

Concernant le prochain gouvernement, M. Caid Essebsi a réaffirmé que Nidaa Tounes «ne dirigera pas le pays tout seul car cela, a-t-il dit, ne servira pas l'intérêt du pays» notamment après les dérapages qu'a connus la Tunisie.

Il a souligné que la question de formation d'un gouvernement sera examinée prochainement sur la base de règles portant notamment sur le respect de la Constitution et son application stricte et le respect de la volonté du peuple exprimée à travers les urnes.

Partant de la volonté du peuple, Nidaa Tounes sera «prioritaire» dans la formation de l'exécutif, mais n'aura pas la liberté absolue»car le peuple, a-t-il dit, a voté aussi pour Ennahda (69 sièges). «Le poids d'Ennahda au parlement ne peut être négligeable», a-t-il soutenu.

Concernant la politique extérieure, M. Caid Essebsi a souligné que son son pays a besoin de «la coopération dans la lutte antiterroriste». Il a salué dans ce sens la coopération avec l'Algérie dans ce domaine souhaitant voir cette coopération élargie à d'autres domaines en faveur du développement tout en se disant «confiant» quant au développement des relations entre les deux pays au mieux des intérêts des deux peuples.

La politique extérieure de la Tunisie sera «basée en premier lieu sur ses constantes et principes en accordant d'abord la priorité aux pays voisins, en l'occurrence l'Algérie et la Libye puis à la région du Maghreb sans toutefois s'ingérer dans les affaires intérieures des pays».

Il a estimé que «la révolution tunisienne dont nous sommes fiers ne peut pas être exportée car il s'agit d'une affaire interne», soulignant l'importance entretenir des relations privilégiées avec tous y compris les pays du Golfe, l'Europe et les grandes puissances.

Concernant l'espace maghrébin, M. Caid Essebsi a appelé à faire prévaloir la raison pour surmonter les obstacles qui entravent l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA) soulignant la nécessité de s'en remettre à l'organisation des Nations Unies s'agissant des questions relevant de sa compétence.

«Nous voulons que tout ce que nous faisons soit dans le sens du rapprochement, d'unification et de consolidation des liens entre les pays du Maghreb».