Attaque informatique contre Sony Pictures : Le nouveau feuilleton des hackers !

Publié par Samy yacine le 28-12-2014, 15h51 | 35

Après quelques moments de tergiversation suite à une attaque contre son système informatique, la société Sony Picture décide finalement de diffuser sa dernière œuvre cinématographique The Interview qui a fait couler autant de crépitements de clavier  que d’encre.

C’était il y a quelques jours, toute l’actualité internationale était accaparée par ce nouveau ‘’fait d’armes’’ de pirates qui ont pu s’infiltrer dans le système informatique de la société Sony Pictures et opérer une attaque en règles accompagnée de menaces  qui ont obligé  cette dernière à prendre la décision de surseoir à la sortie de son nouveau film The Interview programmée pour le 25 décembre dernier.

La montée au créneau inédite de la police fédérale américaine le FBI qui n’a pas hésité à désigner la Corée du Nord comme instigateur de cette ‘’guerre informatique’’ a été vite relayée par une prise de position politique du président Obama qui a promis une réaction appropriée à la mesure de l’envergure de cette intrusion qui semble être allée au profond des entrailles du système informatique de Sony Pictures.

Les démentis officiels de diplomates nord coréens ainsi que les appels à l’observation raisonnée de nombreux analystes  et experts n’y ont rien pu. Finalement, la société Sony Pictures change de position et annonce la sortie de son film dans un certain nombre de salles. Il s’agit en fait d’une œuvre de comédie  qui met en scène deux journalistes qui sont chargés par les services de renseignement américains d’aller ‘’exécuter’’ le président nord coréen.

Une plaisanterie certes de mauvais gout aux yeux des dirigeants de Pyonyang ; mais devait elle pour autant autoriser les raccourcis pis par de nombreux acteurs et observateurs américains pour  pointer du doigt la Corée du Nord ?

Aidé par les ‘’enquêtes’’ de la police fédérale, et ‘’chauffés’’ par des parlementaires excités, prêts à en découdre avec Pyonyang, le prséident Obama a pris le raccourci de la désignation directe de la Corée du Nord et de  l’engagement dans une partie de bras de fer qui devait se solder par une riposte dont les termes n’ont pas été clairement explicités.  Quelques jours après voilà que la connexion internet en Corée du Nord est suspendue pendant des heures suscitant chez certains observateurs l’idée d’une ‘’vengeance américaine’’.

Totalement interrompue le 22 décembre dernier, la connexion n’a pu être rétablie que le lendemain, après neuf heures de coupures.Une société américaine spécialisée appelée Dyn Research, citée par l’AFP et le site lemonde.fr précise que les connexions en ce pays sont habituellement de mauvaise qualité mais ajoute que  « C'est différent des courtes coupures que nous avons remarquées par le passé » ; un de ses responsables allant même jusqu’à avancer :  « Je ne serais pas surpris qu'ils soient en train d'encaisser une attaque à l'heure actuelle. »

Mais, de l’avis de la presse spécialisée, l’origine d’une telle perturbation peut se trouver dans de nombreux facteurs étant donné que l’accès à internet en Corée du Nord est généralement restreint et qu’il est assuré grâce à un fournisseur chinois. « L'immense majorité de la population n'a accès qu'à un réseau interne sévèrement contrôlé, une sorte d'intranet appelé Kwangmyon » écrit lemonde.fr qui précise que seuls quelques ‘’privilégiés’’ parmi lesquels les organismes de l’Etat, les visiteurs étrangers « ou les équipes de hackeurs officiels du gouvernement » peuvent disposer d’une connexion libre et illimité au réseau mondial.

Le souci de la presse et des observateurs de voir plus clair dans cette panne généralisée avant de conclure à une quelconque piste s’explique également, comme le souligne le site du quotidien français lemonde.fr par le fait l’internet fonctionne en ce pays  « avec une mauvaise vitesse de connexion et un équipement plutôt limité : on dénombre seulement 1 024 adresses IP allouées aux appareils nord-coréens sur le réseau mondial. »

Quoi qu’il en soit, Sony Pictures décide finalement de laisser se diffsuer son film après avoir subi non seulement les foudres des hackers ‘’remontés’’ contre son système informatique, mais également la colère du président Obama furieux de voir que la société a ‘’capitulé’’ devant la menace ‘’terroriste informatique’’.

"Nous n'avons jamais renoncé au lancement de 'The Interview' et nous sommes très contents que notre film puisse être dans un certain nombre de salles le jour de Noël", dit le patron de la division cinéma de Sony dans un communiqué repris par Reuters qui rapporte d’autres propos de ce responsable selon  lesquels « des efforts étaient actuellement entrepris pour rendre le film visible dans plus de cinémas et sur différentes plates-formes de diffusion. »

Il reste encore à savoir pourquoi ce revirement et comment Sony Pictures s’était résigné quelques jours auparavant à surseoir à la sortie de son film sous la menace de hackers prêts à déballer beaucoup de données pompées dans son système informatique ?

D’aucuns parmi les observateurs n’avaient pas alors hésité à regarder du côté des informations piquées, et notamment celles relatives aux échanges de courriels entre de grosses pontes de la société,  pour expliquer cette étrange ‘’docilité’’ de Sony Pictures. Peut qu’avec le temps les hackers feront ils parler ces fichiers ?