Arts de l'Ahaggar: Le Fiataa rend hommage à Othmane Bali dix ans après sa disparition

Publié par DK News le 02-01-2015, 16h40 | 42

Un vibrant hommage musical a été rendu jeudi soir à Tamanrasset à un monument de la chanson targuie, le regretté Othman Bali, par des musiciens du Tassili et de l’Ahaggar qui perpétuent encore son héritage musical en y apportant des touches de modernité propres à chacun.

Organisé par le 5e Festival international d’Abalessa Tin Hinan pour les arts de l’Ahaggar (Fiataa) cette soirée a été le premier hommage rendu à celui qui a porté la musique targuie à l’universalité pour l’année de la dixième commémoration de sa disparition, devant un public nombreux.

La troupe «Tinissa» de Tamanrasset menée par le luthiste Rezkaoui qui a repris et enrichi la musique de Othmane Bali en y introduisant un violon, accompagnant le luth, une guitare basse et des karkabou.
Tout en sauvegardant le style Bali, le groupe «Tinissi» propose au public de revisiter la poésie de la musique targuie traditionnelle  habillée d’une mélodie portée par la maîtrise du luth et rythmée par  des percussions particulièrement puissantes.

Elève du musicien disparu, Miloud Choughli, luthiste de la ville de Djanet (wilaya d’Illizi)  a quant à lui repris les grands succès de Othmane Bali, qu’il a accompagné sur scène pendant plusieurs années avant de créer son propre groupe, en enrichissant la section rythmique avec un cajon.

Le musicien a indiqué avoir appris auprès de son mentor à «enrichir les musiques traditionnelles targuies sans jamais en toucher l’âme et l’authenticité» tout en regrettant que beaucoup de jeunes «délaissent aujourd’hui ce style ainsi que l’apprentissage du luth».

Nabil Bali, fils du défunt, est aussi monté sur scène avec sa formation contemporaine composée de batterie, guitares et guitare basse qui a proposé un programme folk aux sonorités proches de la chanson targuie moderne.

Jouant également du luth avec la troupe traditionnelle de son père, Nabil Bali a confié que Othmane Bali lui avait «imposé de trouver sa propre voie musicale» et qu’il lui avait laissé «plus de 250 compositions et poèmes» qu’il compte exploiter petit à petit dans ses prochains albums qu’il compte enregistrer prochainement à Djanet.

Auteur, compositeur et interprète né en 1953 à Djanet, Mbarek Othmani, de son vrai nom, était l’initiateur d’un mouvement musical introduisant le luth sur des musiques traditionnelles et des poèmes appris auprès de sa mère, grande chanteuse de tindé, avec lequel il a fait le tour du monde avant de s’éteindre en juin 2005 lors d’une crue dans sa ville natale.

Inauguré mardi, le 5e Fiataa se poursuit jusqu’au 4 janvier à Tidessi, Abalessa et In Salah (Tamanrasset) avec encore au programme des spectacles de groupes comme Toumast (Niger), Sahel Khoumaissa (Mauritanie) ou encore Tidalit (Mali).