M. Belaïd Lacarne, président de la commission fédérale d’arbitrage, l’invité hier du Forum de DK News-Le sifflet Algérien :Comment combler le déficit de 5 000 arbitres ?

Publié par Said Abjaoui le 27-01-2014, 19h23 | 192

L’arbitre ? C’est le souffre-douleur de toute équipe qui aura perdu son match. L’accusation est toute simple, « ils ont acheté l’arbitre ». Y  a-t-il des arbitres ripoux ? Des dirigeants de clubs ripoux ? Des équipes qui ne jouent pas le jeu et qui s’entendent sur «la tête» d’une autre équipe comme l’ont fait en 1982 en coupe du Monde l’Allemagne et l’Autriche pour«éliminer» l’Algérie ? 


Il était visible que ces deux équipes européennes n’étaient pas en train de jouer, mais juste de pousser le ballon sous les yeux d’arbitres impuissants qui laissaient faire. Malheureusement, il n’y a pas rappel et d’avertissement comme cela se fait dans les combats de boxe quand il est constaté un manque de combativité.

Souvent, l’arbitre est «louangé» pour son impartialité et son sans-faute. C’est généralement l’équipe vainqueur qui tire ce «constat». Bien sûr, on ne peut pas attendre de sévères critiques de la part des dirigeants de l’équipe vainqueur. Les arbitres savent très bien que les perceptions à leur égard sont positives pour les équipes gagnantes et négatives pour les équipes perdantes.

C’est ainsi, car les enjeux sont trop importants. Quel rôle pour les arbitres ? Pour les arbitres assistants également. L’arbitre sur le terrai n, l’arbitre qui court pour se rapprocher le plus  possible du ballon et suivre les phases de jeu, a évolué par rapport à l’évolution du jeu  qui est passé du 4-4-2 au 4-3-3 avec une défense en ligne.

L’arbitre doit s’adapter aux évolutions du jeu et à l’évolution des lois et règlements.  Il s’agit à la fois d’assurer sur le terrain la sécurité des joueurs et l’application stricte des lois et règlements en vue de parvenir à la régularité de la compétition. Les arbitres algériens sont cotés sur le plan international. On a entendu le sifflet algérien dans les Jeux olympiques en 1980.

On a également entendu le sifflet algérien lors de la coupe du Monde en 1982. C’était le sifflet de Belaïd Lacarne qui s’était ainsi fait entendre. Pour la compétition de la coupe des pays du Golfe auxquels se joint  le Yémen, encore Belaïd Lacarne qui est désigné coordinateur du comité de arbitres. Il y a également d’autres arbitres qui sont devenus des internationaux. La Fifa  a officialisé 4 arbitres internationaux plus quatre arbitres assistants. Des arbitres algériens bien sûr.


Belaïd Lacarne a été hier l’invité du forum du quotidien DK News. Il est président de la fédération nationale d’arbitrage. Il devait engager un débat sur le thème «arbitrage en Algérie, évaluation et formation». Le thème est divisé en deux parties : arbitrage et interprétation des lois du jeu.

L’interprétation fait partie des problèmes d’actualité. Un penalty a mis le feu aux poudres lors du match JSK,-Saïda. Il y a diverses interprétations d’un arbitre à un autre. Penalty pour l’un et pas de penalty pour l’autre. 

Le règlement arbitral indique les différentes situations pour lesquelles il y a penalty. C’est la main ou le bras qui est allé en direction du ballon ou l’inverse ? Ceci pour dire que l’interprétation n’est pas une science exacte. Faudrait-il voir les images enregistrées ? L’arbitre ne peut pas attendre de voir les enregistrements pour prendre sa décision. Mais, l’arbitre doit absolument connaître les lois et règlement régissant le football. 

En février 2009, la fédération avait établi un plan de développement. La première réunion du bureau fédéral avait précisé l’objectif du rajeunissement (réalisé à 95%), formation des jeunes talents. 2012 2013, création d’un groupe d’excellence, avec un programme de formation de quatre jours par mois.

Différentes catégories d’arbitres : wilayal, régional, interrégional. Puis, il a fallu couvrir le déficit en nombre d’arbitres et d’assistants, soit 5 000 arbitres en tout avec l’aide de la Fifa.