Nécessité de réaliser un ouvrage de prise d’eau au barrage de Beni-Haroun

Publié par DK News le 07-01-2015, 19h13 | 121

Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a souligné, mardi à Mila, la nécessité d’engager une étude technique en vue de la réalisation d’un ouvrage de prise d’eau qui prendrait en charge les surplus du barrage de Beni-Haroun.

Un volume de 5,5 milliards de m3 a été lâché par ce barrage géant depuis son entrée en exploitation, a indiqué M. Necib lors de l’inspection de cet ouvrage qui a atteint, début janvier, son plus haut niveau, estimé à un milliard de m3, ce qui nécessité des lâchers d’eaux profondes avec un débit de 700 m3 par seconde.

‘‘La perte de volumes d’eau aussi importants dans un pays à faibles ressources hydriques comme l’Algérie est inadmissible, d’où la nécessité d’y remédier par la récupération de ces précieuses ressources au moyen d’un ouvrage de prise destiné à cette fin’’, a ajouté le ministre.

M. Necib a également souligné,  à l’adresse des populations des six wilayas alimentées par ce complexe hydraulique, que toutes les mesures ont été prises pour assurer une qualité optimale des eaux de ce barrage. Il a exclu, dans ce contexte, l’existence d’une quelconque pollution de cet ouvrage hydraulique.

Le ministre a rappelé, à ce propos, six (6) projets de stations d’épuration des eaux usées, dont celle de grande capacité de Sidi Merouane actuellement opérationnelle, de 3 autres à réceptionner d’ici à fin 2015 pour protéger les eaux du barrage des risques de pollution.

Le ministre a inspecté lors de sa tournée dans la wilaya de Mila, la grande station de pompage réalisée près du village Douar El Bidi et d’où sont acheminés quotidiennement 450.000 m3 vers les wilayas de Mila, de Constantine et de Batna.

Sur place, il a reçu des explications sur le programme retenu à l’indicatif du secteur hydraulique dans cette wilaya pour améliorer l’approvisionnement en eau potable, réhabiliter les réseaux d’eau et d’assainissement et protéger les villes contre les inondations, le tout pour un investissement publics d’environ 7 milliards de dinars, selon le directeur de wilaya des ressources en eau, Rabah Safi.

M. Necib a par ailleurs enjoint aux responsables concernés de prendre les dispositions utiles pour alimenter les 16 communes de la wilaya de Mila confrontées à un déficit en eau à partir du barrage de Beni-Haroun ‘‘avant l’été prochain’’.

Le ministre a repoussé l’idée d’approvisionner ces communes depuis partir le barrage de Tabellout, à Jijel. Sur le même site, le ministre a insisté sur la prise en charge de la formation des cadres algériens qui auront à assumer la gestion de cette station, dès 2017, lorsque le contrat de l’opérateur étranger arrivera à terme.

M. Hocine Necib a évoqué, à cette occasion, l’étude en cours pour sécuriser cette infrastructure en cas de panne de ses deux pompes et ainsi que la mise en place d’un système qui garantirait le pompage de 40 % du volume actuellement pompé. Selon le wali, Abderrahmane Kadid, cette alternative réduira la dépendance vis-à-vis de cette station et assurera la continuité des approvisionnements à partir du barrage.

Dans une déclaration au siège de la radio locale de Mila, le ministre des Ressources en eau a fait état du prochain lancement d’une consultation pour l’élaboration d’une étude de transfert des eaux du barrage de Beni Haroun vers Biskra, en application d’une décision du gouvernement.

M. Necib s’est ensuite rendu dans la wilaya d’Oum El Bouaghi où il a affirmé, sur le site du barrage d’Ouarkiss, près d’Ain Fakroun, que le complexe de Beni-Haroun commencera à pomper ses eaux vers cet ouvrage hydraulique le ‘‘5 juillet prochain’’.

Au cours de l’inspection de la station de pompage destinée à alimenter Oum El Bouaghi et Batna, le ministre a rappelé que le barrage de Beni-Haroun alimentera, à terme, 6 millions d’habitants dans les wilayas de Khenchela, d’Oum El Bouaghi, de Batna, de Constantine et de Mila.

Il a également indiqué que ces transferts ‘‘satisferont aux besoins de ces wilayas sur les moyen et long termes et permettront également d’irriguer 40.000 hectares de terres agricoles à Oum El Bouaghi et Batna.

Le ministre a suivi à cette occasion un exposé des responsables de l’Agence nationale des barrages et transfert, recevant notamment des données sur la situation du secteur de l’hydraulique dans la wilaya d’Oum El Bouaghi où le taux de couverture en eau potable a atteint les 98 % et celui de l’assainissement les 97 %. M. Necib a clôturé sa visite par l’inspection de la station de pompage de la ligne verte d’urgence vers la wilaya de Batna.