La campagne menée par des médias gouvernementaux marocains contre la révolution du 30 juin en Egypte la qualifiant de «coup d'état militaire» continue à susciter des réactions, a indiqué l'hebdomadaire égyptien «Al-Ahram al-Arabi» citant des spécialistes.
Dans son numéro de jeudi, l'hebodomadire égyptien a recueilli des avis de spécialistes sur les motifs de cette campagne et ses connexions avec l'alliance entre le Maroc et des forces agissant contre les intérêts de l'Egypte.
«Les relations égypto-marocaines restent tendues suite aux déclarations de la télévision gouvernementale marocaine concernant la non reconnaissance de la révolution égyptienne et le président Abdel Fattah al-Sissi», a commenté Al-Ahram al-arabi estimant qu'il s'agit d'une «sortie médiatique marocaine surprenante aussi bien pour l'opinion publique que pour l'élite des deux pays».
Le président égyptien «ne devrait recevoir d'ordres d'aucun autre pays en ce sens qu'il a été chargé par le peuple égyptien de gérer les affaires du pays», a enchaîné le journal citant le général, Mohamed Attiah, spécialiste égyptien en politique internationale.
Saad Zant, directeur des études stratégiques et de déontologie de la communication en Egypte a, pour sa part, battu en brèche, la thèse selon laquelle la campagne médiatique marocaine contre l'Egypte serait motivée par le rapprochement algéro-égyptien affirmant que la première raison réside dans le fait que le gouvernement marocain (islamiste) dispose de chaînes dirigées contre l'Egypte qui diffusent leurs programmes depuis la Turquie et visant à déchaîner l'opinion marocaine contre le président égyptien».
Et d'ajouter que la deuxième raison est que le «Maroc a rejoint récemment une alliance d'intérêt contre l'Egypte (Iran-Turquie-Maroc).Il a, ainsi, appelé le ministère égyptien des Affaires étrangères à faire preuve de vigilance en vue de faire avorter toute tentative d'alliance contre les intérêts de l'Egypte.
Ces analyses interviennent au moment où des sources médiatiques ont annoncé jeudi un éventuel mouvement de la diplomatie égyptienne durant les prochains jours vers le Maroc afin de tirer les choses au clair, selon des sources proches du dossier au Caire.
...Elections législatives en Egypte du 21 mars au 7 mai
Les élections législatives en Egypte auront lieu du 21 mars au 7 mai selon les provinces, a annoncé jeudi la commission électorale. Les législatives se dérouleront en deux étapes, la première pour élire les députés de 14 provinces, la seconde pour les 13 restantes, avec deux tours pour chacune des étapes, a annoncé le président de la Commission électorale suprême, Ayman Abbas, lors d'une conférence de presse.
Le coup d'envoi du scrutin sera donné les 21 et 22 mars par les Egyptiens résidant à l'étranger pour la première étape, suivi du vote en Egypte pour ces 14 provinces les 22 et 23.Puis viendront les seconds tours de cette première étape les 31 mars et 1er avril.
Les 13 autres provinces éliront leurs députés dans la seconde étape les 25, 26, 27 avril pour le premier tour, les 5, 6 et 7 mai pour le second.
Le scrutin se tiendra plus d'un an et demi après la destitution du président Mohamed Morsi par Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l'armée et élu président en mai dernier avec 97% des suffrages.