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Le Dr Mustapha Boukheloua, et médecin dialyseur à l’hôpital de Relizane et le SG de la FNIR, Mohamed Boukhors invitéS du Forum de DKNews :Environ 18.000 malades recensés et de nombreux acquis

Publié par DK News le 11-01-2015, 19h18 | 921
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Le Dr Mustapha Boukheloua, et médecin dialyseur à l’hôpital de Relizane et le SG de la FNIR, Mohamed Boukhors invitéS du Forum de DKNews :Environ 18.000 malades recensés et de nombreux acquis

Environ 18.000 insuffisants rénaux sont recensés en Algérie et sont pris en charge dans des établissements hospitaliers et 1500 d’entre eux ne sont pas encore admis dans des établissements hospitaliers, faute de place ou parce qu’ils ignorent leur maladie, a indiqué, hier, le président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), Dr Mustapha Boukheloua.

L’insuffisance rénale est une maladie chronique et insidieuse qui s’installe rapidement dans l’organisme sans que le malade se rende compte, d’où l’utilité d’un bilan régulier pour déterminer l’existence d’une éventuelle atteinte rénale et entamer une prise en charge précoce, en vue d’éviter la dialyse, a ajouté le même intervenant qui été, hier, l’invité du forum de DK News.

Pour alerter sur les signes de la maladie, le président de la FNIR a cité quelques symptômes comme la perte d’appétit, les vomissements et la fatigue.Cependant, il a prévenu que la pathologie rénale est généralement détectée à un stade tardif, appelant au renforcement de la prévention par la formation régulière et continue des médecins.

Le Dr Boukheloua a relevé que la plupart des malades se pressentent à un stade avancé et que le rein ne peut plus dégager les toxines et nécessite donc une dialyse ou une greffe.A ce propos, il a ajouté que 3000 nouveaux cas atterrissent annuellement en dialyse et pour répondre à cette demande importante, les centres de dialyse ont doublé de 2005 à 2013.

Actuellement, on compte 300 centres d’hémodialyse qui accueillent environ 18580 patients dont 9000 sont pris en charge dans des cliniques privées.

Les dialysés mieux pris en charge que les années précédentes

Au sujet des soins, le même intervenant a rappelé que trois formes de traitements existent à savoir l’hémodialyse à raison de trois séances par semaine, la dialyse péritonéale (à domicile) et la greffe (plus avantageuse pour les malades).

Il a noté, dans ce sens, que 400 malades ont recours à la dialyse péritonéale.En ce qui concerne les objectifs de la FNIR, son président a rappelé que la fondation a contribué à orienter les malades et à les faire suivre dans des établissements hospitaliers, quel que soit leurs lieux de résidence.

A ce titre, il a lancé un appel pour la multiplication des centres de dialyse et de services nephrologie dans le secteur public et privé pour accueillir l’ensemble des malades.Pour sa part, le porte-parole de la FNIR, Mohamed Boukhors, a appelé à l’amélioration de la qualité de la dialyse à travers la multiplication des journées de formation et par un travail de partenariat avec les sociétés savantes.
« La FNIR joue donc un rôle intermédiaire entre les malades, les sociétés savantes et le ministère de la Justice », a-t-il ajouté.

S’agissant des coûts de la dialyse, il a précisé que les coûts ont baissé de 40 % grâce à la création d’une société algérienne de fabrication de produits de dialyse et que l’Algérie n’avait plus recours à l’importation.

S’exprimant sur la greffe, il a noté que la religion musulmane n’interdit pas le prélèvement d’organes sur donneur en mort encéphalique, du moment où l’acte pouvait sauvait des vies.

Il a ajouté, dans ce sens, que la création de l’Institut national du rein et de l’Agence nationale du rein participerait à convaincre les citoyens de donner leurs organes après leurs morts.

Par Par Sonia Belaïdi


La formation n’est plus dispensée en Algérie: 23 néphrologues pour 18 000 malades

D’après le président de la FNIR, le secteur de la santé compte une seule promotion composée de 23 spécialistes en technique de dialyse formée du temps de l'ancien ministre de la Santé, Abdelhamid Aberkane, pour une population estimée à plus de 18 000 malades.

«Un lobby a stoppé cette formation qui n’a été dispensée que pour une seule promotion dont je fais partie. Pourtant pour ouvrir un centre d’hémodialyse, le cahier des charges exige un diplôme de spécialiste en techniques de dialyse.

Le problème de la formation doit impérativement être résolu car il hypothèque la prise en charge des malades. La plupart des manipulateurs sont des médecins généralistes formés à la dialyse. Ces derniers apprennent sur le tas et non pas les connaissances nécessaires pour faire face à des urgences particulières.

On a vu certains de ces médecins arrêter leur activité car ils ont vu mourir des patients lors d’une séance d’hémodialyse sans pouvoir intervenir» a indiqué le Dr Boukheloua.


Hémodialyse: La répartition sanitaire des centres pointée du doigt

Créée pour réguler l’offre hospitalière en fixant les indices de besoin par régions et par secteurs, la carte sanitaire n’a jamais été respectée en Algérie, a affirmé le Dr Boukheloua. «La mauvaise répartition des centres d’hémodialyses est l’une des conséquences du non-respect de cette carte.

A Alger par exemple, plus de 47 cliniques d’hémodialyse sont répertoriées alors qu’a Adrar des malades sont obligées d’effectuer plus de 800 km pour se faire traiter. C’est le cas de 18 personnes dont 7 femmes originaires de Bordj Badji Mokhtar, atteintes d’insuffisance rénale chronique, qui faute de centre de soins, se déplacent chaque semaine au chef-lieu de la wilaya pour se faire dialyser.

Loin de leur foyer et de leur famille, ces malades sont à chaque fois hébergés par des bienfaiteurs ou des amis. Cette situation est tout simplement inadmissible d'autant plus qu’un hôpital a été prévu depuis 2012 dans cette région mais pour le moment rien n’a encore été fait» a signalé le médecin dialyseur.  
Par Rachid Rachedi


60% des insuffisants rénaux sont hypertendus ou diabétiques

Selon le Dr Boukheloua, 60% des malades qui atterrissent en dialyse sont à la base hypertendue ou diabétique. «Les principales causes de l’insuffisance rénale chronique restent le diabète et l’hypertension artérielle.

Les diabétiques et les hypertendus sont des sujets à haut risque qui nécessitent un suivi particulier et une prise en charge pluridisciplinaire. La prévention, l’éducation sanitaire et le régime alimentaire restent toutefois le meilleur moyen pour prévenir l’apparition de de cette maladie».


Les inquiétudes de la FNIR ...

Mustapha Boukheloua, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, médecin dialyseur à l’hôpital de Relizane  et  M. Boukhors secrétaire général de cette association ont animé hier une conférence sur le thème : Etat de la prise en charge des insuffisants rénaux en Algérie.De fait, DK News a connu une conférence de haut niveau.

La FNIR représente les insuffisants rénaux et greffés du territoire national et à ce titre tient à contribuer à une prise en charge des insuffisants rénaux en attirant l’attention des autorités concernées sue la situation des malades.

Le docteur Boukheloua énumère les efforts de la nation en matière de prise en charge de cette pathologie, ce qui rend compte de son efficience  «à la hauteur des budgets alloués et surtout le droit de vivre dans la dignité en tant que citoyen à part entière».

Les acquis incontestables sont la reconnaissance de la chronicité de cette pathologie par l’Etat ; la prise en charge totale du traitement d’hémodialyse, des médicaments relatifs à l’insuffisance rénale, celle du transport sanitaire et la gratuité des transplantations rénales.

Le docteur Boukheloua a rappelé que les centres d’hémodialyse ont commencé en 2005 avec 154 centres, l’appareillage étant de 1 858 générateurs pour 7473 patients, en 2010 : 237 centres, 3470 générateurs pour 12500 bénéficiaires et en 2013 : 300 centres, 4000 générateurs pour 18580 patients dont 9000 sont pris en charge dans les cliniques privés.

Selon le président de la FNIR, le nombre de maldes est en constante progression

Deux hiatus apparaissent : la répartition des centres de traitement par hémodialyses sont inégalement répartis sur le territoire national. Les opérateurs, tous des médecins généralistes, sont mal préparés à l’utilisation des appareils et aux conditions propres au traitement de chaque malade.

Aussi, le président de la FNIR délore  qu’il n’y ait plus eu de formation de ces généralistes à l’exécution optimum de ces tâches vitales. Il apprend que lui-même a été le bénéficiaire de l’unique promotion formée par décision du professeur Aberkane en 1975 !

La défense des intérêts moraux, sociaux et administratifs des insuffisants rénaux est la mission humaniste de la FNIR. Elle s’est exprimée dans la sensibilisation des autorités de santé à l’acquisition de matériels performants et l’application de protocoles plus efficaces.

A ce sujet, le docteur Boukheloua affirme que tous les dispositifs actuels en usage en Algérie sont aux normes des pays les plus avancées. L’espérance de vie des dialysés est de plus de 30 ans.De plus les protocoles soigneusement observés permettent au patent de garder un organisme « sain » qui exclut tout rejet en cas de transplantation rénale.

La FNIR a joué un rôle dans cette amélioration des traitements avec ces résultats qui rendent la vie plus digne.Les responsables de la FNIR n’ont pas manqué de signaler les difficultés insurmontables des malades du Grand Sud obligés de faire des milliers de kilomètres pour être pris en charge correctement.

La défense des insuffisants rénaux se cristallise également dans la demande de former en toute urgence les médecins aux hémodialyses. Il a dit que les cliniques privées qui signalent des services de néphrologie (exigée par la CNAS pour le remboursement des dialyses) ouvrent des cabinets médicaux confiés à des médecins généralistes sans formation : «elles achètent le diplôme d’un néphrologue » comme preuve de conformité…

Prévention : pour un plan réfléchi

Susciter la prévention et l'amélioration des traitements est une autre action de la FNIR qu’elle mène avec les sociétés savantes en direction des autorités de santé.Ce faisant, la FNIR se hisse au niveau de l’exigence d’une politique nationale de santé et au-delà d’une politique de soins.

La prévention suppose une concertation de tous les intervenants de la santé publique, de la famille, des  secteurs de l’éducation et de la formation professionnelle, des travailleurs et en direction des populations isolées.

De telles actions sont efficaces si tous les secteurs concernés sont consultés dans le cadre d’un plan national de prévention. La prévention permet de déceler les risques de maladie avant qu’elle ne s’installe, sa prise en charge sera plus efficace, le suivi du patient plus régulier. La prévention réduit les coûts de santé.

Ouvrir l’Institut national du rein, une urgence

La FNIR s’étonne que l’Institut national du rein entièrement équipé, que l’Unité de greffes d’organes  soient encore « fermés » ce qui pénalise les insuffisants rénaux, les autres malades qui attendent des transplantations cardiaques, du foie, du pancréas.

M. Boukhors appelle les autorités sanitaires à agir sans retard d’autant que les préventions d’ordre religieux sont inexistantes, rappelant que  le regretté cheikh Hamani avait organisé en son temps un séminaire international sur le don d’organes dans les pays musulmans qui a conclu par une fetwa de soutien à cette pratique.

La FNIR entend bien poursuivre son action de sensibilisation des citoyens au don d’organes (une campagne est en cours de préparation et couvrira le territoire national) : « elle réussira si les gens sont informés que l’Institut national du rein, (qui est dans l’attente du décret de définition de ses missions de recherche et de soin ), que l’Unité des greffes soient en activité sous l’autorité de l’Agence nationale des greffes. » La preuve par l’action est un principe de la FNIR qui lui a valu de contribuer à la prise en charge des insuffisants rénaux.


La prise en charge des malades s’est considérablement améliorée ces dernières années

La Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), unique interlocutrice et représentante des malades (insuffisants rénaux et greffés) apporte quelques éclaircissements, suite à la parution, de façon répétitive dans la presse, d’articles, de déclarations et de contre-vérités qui concernent directement le patient insuffisant rénal. Ces affirmations sont souvent rédigées par des personnes ne connaissant pas la réalité du terrain ou la connaissant, la présentent alors d’une façon pour le moins tendancieuse.

Les hommes et les femmes (malades, parents de malades, et affiliés ....) qui activent bénévolement au sein de la FNIR n'ont pour seul objectif que de placer le citoyen-malade au centre de toutes les thématiques de santé, de solidarité et de sécurité sociale.

Le malade ne demande ni charité ni faveur et ne recherche pas de compassion, mais une prise en charge à hauteur des budgets alloués par l'Etat et surtout le droit de « survivre» dans l'honneur et la dignité en tant que citoyen à part entière!

L'Etat a investi des sommes colossales ces quinze dernières années,  pour traiter les patients insuffisants rénaux. II y a eu des acquis incontestables, tels que :

-  La reconnaissance de la chronicité de cette pathologie par l’Etat ;     
-  La prise en charge totale du traitement d’hémodialyse ;                                                                                                                                                                                                         -  La prise en charge des malades démunis non assurés sociaux ;    
-  la prise en charge totale des médicaments relatifs à l’insuffisant rénal chronique et au greffé ;
-  La prise en charge totale du transport sanitaire ;
-  La gratuité des transplantations rénales ;     
- L’amélioration du protocole de dialyse par l’introduction du bicarbonate en poudre, du rein artificiel hautement performant, de l'héparine à bas poids moléculaire, de l’hormone EPO et du fer injectable …. ;
-  La disponibilité du consommable d’hémodialyse et des médicaments, sans rupture aucune depuis des années ;    
- La multiplication du nombre de centres publics et privés à travers le pays, améliorant ainsi l’état de santé et le confort des malades, concrétisant ainsi l’équité et l’accès des soins, principe sacro-saint défini dans la Constitution algérienne, aboutissant à la réduction du taux de mortalité et donc allongeant l’espérance de vie !

Le traitement de l’insuffisance rénale obéit à un protocole de soins appliqué. Aujourd’hui, le traitement de l’insuffisance rénale obéit à un protocole de soins appliqué rigoureusement de telle manière qu’aucune structure de santé ne devrait y déroger :

- D’abord et avant tout, la prévention ;
- Ensuite, l’hémodialyse ou la dialyse péritonéale ;
- Et enfin, clef de voûte du système, la transplantation rénale.

De ce qui précède, nous sommes convaincus que notre pays peut aller plus loin pour une meilleure réponse aux attentes des patients, tout en sachant que la santé n’a pas de prix mais a un coût ! Nous sommes également certains que la majorité des praticiens font leur travail avec sérieux et abnégation et sauront écarter de la décision ceux d’entre eux qui poursuivent des objectifs autres que la santé et le bien-être des citoyens, a-t-il conclu.

Par Par Sonia Belaidi

 

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