La Russie espère que la prochaine réunion quadripartite des ministres des Affaires étrangères, à Berlin, pourra faciliter la mise en oeuvre des accords de Minsk sur la résolution de la crise en Ukraine, a indiqué lundi Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.
"Nous espérons que la réunion d'aujourd'hui à Berlin oeuvrera en faveur de la réalisation générale et complète des accords de Minsk", a déclaré M. Lavrov à l'issue d'un entretien avec Edgars Rinkevics, son homologue letton, selon l'agence de presse Tass.
Il a souligné que la tâche la plus importante des mécanismes d'intermédiation internationaux actuels sur la crise en Ukraine consiste à exhorter les parties à procéder à la réalisation pratique des accords.
Une réunion dans un format d'échanges "Normandie" rassemblera lundi soir à Berlin les ministres des Affaires étrangères russe, ukrainien, allemand et français afin de préparer une éventuelle réunion des dirigeants sur la crise en Ukraine, fixée pour le moment au 15 janvier, à Astana, capitale du Kazakhstan. M. Lavrov a également demandé à ce que soit engagé un dialogue sur la réforme constitutionnelle en Ukraine impliquant toutes les forces politiques et les régions concernées.
"La Russie est certaine que la chose la plus importante est d'engager un dialogue véritable et direct à l'échelle nationale sur la réforme constitutionnelle impliquant toutes les régions et les forces politiques de l'Ukraine dans le but de parvenir à la réconciliation nationale, ainsi qu'à un accord national définitif permettant à l'ensemble des Ukrainiens de se sentir bien et en sécurité", a-t-il dit.
Le ministre a réitéré que pour éviter une solution militaire à la crise dansl'est de l'Ukraine, l'Occident devrait domestiquer les faucons de Kiev. Comme la Lettonie est en charge de la présidence tournante de l'Union européenne (UE) pendant le premier semestre 2015, M. Lavrov a réaffirmé l'intérêt de la Russie dans les liens stratégiques avec l'UE, ainsi que la volonté de Moscou de résoudre les problèmes de concert avec le bloc, sur la base d'un équilibre des intérêts.
Pour sa part, M. Rinkevics a indiqué que toutes les parties impliquées dans la crise ukrainienne devraient pleinement respecter les accords de Minsk et essayer de trouver des domaines d'intérêt commun pour résoudre le problème, et a ajouté que les négociations seront compliquées et qu'elles prendront du temps. Il a déclaré que l'UE "envisagerait sérieusement" d'assouplir ou même de lever les sanctions antirusses si de véritables progrès sont réalisés lors du processus de paix en Ukraine.
Dans le cas contraire, si la situation continue d'empirer, un nouvel ensemble de mesures restrictives pourrait être adopté. Un protocole d'accord sur le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine a été signé le 5 septembre dernier à Minsk, la capitale biélorusse, par les deux parties belligérantes, avec pour objectif de mettre un terme au conflit meurtrier, mais il n'a jamais été pleinement mis en oeuvre.
Depuis la signature de ce protocole d'accord, plus de 1 300 combattants et civils ont été tués dans l'est de l'Ukraine, ce qui porte le nombre total de morts au cours des huit mois de conflit à plus de 4 700.