Environnement : 85% des eaux usées de la wilaya d'Alger seront traités en 2015

Publié par dknews le 14-01-2015, 17h49 | 59

Les eaux usées produites dans la wilaya d’Alger seront traitées à hauteur de 85% à la fin de 2015 avec la réception et la mise en service de plusieurs ouvrages de traitement, anonce mercredi le directeur des Ressources en eau de la wilaya, M.Smail Amirouche.

''En matière d’assainissement à Alger, 2015 sera l’année des inaugurations et de mise en service d’ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées'', qui ne seront plus deversées en mer ni dans les oueds, a indiqué à l’APS M. Amirouche.

Mise en service en 1989 et réhabilitée après une longue période de fermeture, la station d’épuration de Baraki fonctionne avec une capacité de 900.000 équivalents habitants (éq.hab), mais elle sera doublée, selon lui, à 1,8 million éq.hab grâce à l’inauguration ''avant juin 2015'' de la 2e tranche de la station.

Avec une telle capacité de traitement, la station de Baraki permettra à la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL) de traiter à partir de l’été prochain les eaux usées que génèrent les habitants des 22 communes du centre-ville de la capitale, a-t-il expliqué.

La station de Beni Messous (250.000 éq.hab), inaugurée en 2007, verra également ses capacités d’épuration doubler à 500.000 éq.hab après l’entrée en service de la deuxième tranche en ''juin ou en juillet'', a-t-il dit. Cette station permettra de traiter les eaux usées produites par les communes de Ain Bénian, Beni Messous, Chéraga et Bouzaréah (en partie).

Le directeur de wilaya des Ressources en eau prévoit par ailleurs la réception et la mise en service de la station de Zéralda (première tranche) d’une capacité de 100.000 éq.hab en décembre 2015.

Pour faire fonctionner ces nouvelles installations de traitement des eaux usées à Baraki, Beni Messous et Zéralda, les autorités se devaient de réaliser des ouvrages de collecte et des stations de refoulement des eaux usées.

A ce titre, M. Amirouche annonce la mise en service, durant l'année 2015, de plus de 60 km de collecteurs principaux notamment ceux de Oued El Karma, Baba Ali et Bentalha, ainsi que l’inauguration de six stations de relevage.

Il annonce également le lancement début janvier en cours des travaux de réalisation du grand collecteur de Oued Ouchayah et du tronçon El Hamma-Le Caroubier du collecteur Rais Hamidou (Pointe Pescade), confiés au groupe Cosider, qui a associé un partenaire belge dans le premier projet, pour des délais prévisionnels de 22 mois (octobre 2016).

''L'année 2015 verra le taux de raccordement aux stations d'épuration passer à 85%. Il faut signaler que ce programme d’investissement est financé sur les budgets de l'Etat et de la wilaya d’Alger. Nous continueront sur ce même rythme pour atteindre, en 2018, zéro rejet d'eaux usées en mer'', a assuré M. Amirouche.

Le taux de traitement des eaux usées dans la capitale, qui était de 6% en 2006, est passé à 60% en 2014 et l’objectif est d’atteindre les 85% en 2015, selon le DG de la SEAAL, Jean-Marc Jahn pour qui, ''Alger est la seule ville au monde à avoir réussi à augmenter ses capacités d’épuration en si peu de temps''.

L'appel au civisme des citoyens et au industriels

Mais la SEAAL, qui exploite à Alger quatre stations d’épuration (Staouéli, Beni Messous, Baraki et Réghaïa), sur les 107 opérationnelles sur le territoire national, ne semble pas partager l’optimisme de M. Amirouche quant au ''zéro'' eaux usées dans la nature à partir de 2018, qui demande d’autres investissements.

Sur son site Internet, inauguré lundi en prévision de la mise en place à partir du mois de mars prochain du paiement électronique des factures d’eau à Alger et à Tipaza, la SEAAL précise en effet que la 3e tranche de la station de Baraki (1,8 million éq.hab) est prévue pour 2020, la 3e tranche de Beni Messous (310.000 éq.hab) en 2025, sans plus de précisions au sujet de la 2e tranche (500.000 éq.hab) de celle de Réghaïa.

L’entreprise insiste par ailleurs sur la contribution des citoyens des wilayas d’Alger et de Tipaza, où elle gère un réseau de 4500 km d’égouts, afin d’atteindre l’objectif de zéro rejet d’eaux usées dans la nature.

''Le rôle de SEAAL est clairement défini en matière d’assainissement. Cependant, la contribution de tous les citoyens est indispensable afin de s’assurer que leurs rejets sont intégralement collectés par le réseau public et qu’ils ne perturbent pas le bon fonctionnement des dispositifs de collecte et de traitement des eaux usées'', indique la SEAAL sur son portail électronique. 

Il est du devoir de chacun de s’assurer que ''son activité ne génère pas de rejet direct dans le milieu naturel, et de dissocier les systèmes de collecte des déchets solides des systèmes de collecte des eaux usées'', rappelle la SEAAL, qui déplore que ''de nombreux déchets ménagers et gravats sont encore régulièrement extraits des réseaux et des stations d’épuration''.

Pour la SEAAL, il est important de prendre conscience que le cycle de l’eau est global: ''la protection de la ressource en eau passe obligatoirement par une collecte et un traitement efficient des eaux usées domestiques et industrielles.

Chacun doit donc adapter son comportement dans une perspective court, moyen et long termes, dans une logique de développement durable''.

L'appel est lancé en particulier pour les entreprises industrielles installées notamment dans les zones d’activités d’El Harrach et d’El Hamiz, dont les responsables ont adhéré à cette démarche avec l'installation par certains d'entre eux, de stations de prétraitement des eaux industrielles alors que d’autre ont besoin de temps pour le faire, selon M. Amirouche.