Les Zambiens mardi aux urnes pour élire leur nouveau président

Publié par DK News le 19-01-2015, 15h46 | 28

Plus de quatre millions d'électeurs zambiens sont attendus mardi aux urnes pour élire leur nouveau président parmi onze candidats en lice, près de trois mois après le décès fin octobre du président Michael Sata.

Les onze candidats se sont rendus dans différentes régions du pays depuis le 19 novembre 2014, date de démarrage officiel de la campagne éléctorale. Le président zambien par intérim, Guy Scott, qui a déclaré que le jour de l'élection présidentielle sera férié, a appelé ses concitoyens à participer aux élections de manière pacifiques.

La bataille pour la présidence, qui intervient suite au décès du président Michael Sata le 28 octobre, se jouera surtout entre le ministre de la Défense Edgar Lungu, candidat du parti au pouvoir le Front Patriotique (FP) et son principal rival l'homme d'affaire Hakainde Hichilema du Parti uni pour le développement national (UPND).

Selon des observateurs, la course va être serrée entre les deux candidats, et aucun d'eux n'est donné favori. Edgar Lungu, 58 ans, vient de sortir vainqueur d'une rude lutte interne au sein du Front Patriotique au pouvoir, pour s'imposer comme le candidat du parti.

Contesté notamment par le vice-président sortant Guy Scott, qui assurait l'intérim depuis le décès du président Michael Sata, M. Lungu a «habilement mais fermement manoeuvré» pour devenir le candidat de sa formation.

M. Lungu a lors de la campagne électorale, promis la stabilité politique et la poursuite de l'action du défunt chef d'Etat. Il opte également pour la formation d'un gouvernement de large union, incluant ses adversaires à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du parti.Selon des observateurs, la faiblesse de M. Lungu est de n'avoir jamais vraiment été sur le devant de la scène politique, et d'être mal connu des électeurs.

Marié et déjà grand-père, il appartient au groupe ethnique Nsenga, minoritaire en Zambie même si l'étiquette partisane compte davantage pour les électeurs zambiens. Face à M. Lungu, le candidat de l'UPND, Hakainde Hichilema, est un vétéran des campagnes, qui se présente pour la quatrième fois à une élection présidentielle après trois échecs.  Les analystes estiment que sa notoriété lui assurera le ralliement de nombreuses voix d'opposition, y compris d'autres partis, qui sont moins structurés ou moins stables que le sien.

Ce candidat appartenant au groupe ethnique des Tonga du Sud, espère pouvoir bâtir en Zambie un environnement favorable aux affaires, tout en promettant de subventionner le carburant et le maïs. Conformément à la Constitution zambienne, le vainqueur du scrutin de mardi dirigera le pays pour à peine 20 mois, le temps qui restait à Michael Sata pour terminer son mandat. De nouvelles élections présidentielle et législatives auront lieu en 2016.

La situation socio-économique à la tête des défis

Pays classé parmi les économies néo-émergentes, à fort potentiel quoique encore risqué, la Zambie mène une politique d'industrialisation d'inspiration chinoise.La principale richesse de ce pays d'Afrique australe de 15 millions d'habitants est le cuivre. La Zambie est aujourd'hui le 8e producteur mondial de cuivre.

Mais le pays s'est permis également d'accélérer ses pas dans la production agricole.Les deux candidats sont partisans de l'économie de marché, et promettent de lutter contre la pauvreté en attirant les investisseurs et en créant des emplois.

Au moins 60% de la population vit encore avec moins de deux dollars par jour, malgré une économie en croissance ces dernières années, selon des chiffres de la Banque mondiale (BM). Les organisations de la société civile évaluent la pauvreté dans ce pays à prés de 80 % de l'ensemble de la population.