Ethiopie : plus de 12 millions d'inscrits sur les listes électorales en prévision des législatives de mai

Publié par DK News le 21-01-2015, 17h23 | 24

Plus de 12 millions d'électeurs sont inscrits sur les listes électorales en Ethiopie en prévision des élections législatives de mai prochain perçues comme un test de la volonté d'ouverture démocratique du pays, a annoncé la Commission électorale éthiopienne.

Plus de 12 millions d'électeurs - sur un corps électoral estimé à quelque 33 millions de personnes - se sont déjà inscrits depuis le 9 janvier et ce chiffre «dépasse toutes nos attentes», s'est félicité mardi soir le vice-président de la Commission électorale nationale, Addisu Gebregziabhier. Les électeurs ont jusqu'au 19 février pour s'inscrire, afin de pouvoir voter aux législatives prévues le 24 mai 2015. Plus d'un million d'électeurs s'étaient inscrits dès le 1er jour, a précisé M. Addisu.

Ces élections sont les premières depuis la mort en 2012 du Premier ministre Meles Zenawi, qui dirigea sans partage l'Ethiopie et incarna le pouvoir éthiopien durant 21 ans, de 1991 à sa mort en août 2012.

Elles sont considérées par la communauté internationale comme un test de la volonté d'ouverture démocratique de l'Ethiopie, dominée de façon hégémonique par la coalition du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (FDRPE), qui réunit quatre partis à caractère régionaux.
Lors des législatives de 2010, le FDRPE avait officiellement recueilli 99,6% des voix. Il occupe, avec quelques partis alliés, 545 des 547 sièges de la Chambre des représentants du Peuple, Chambre basse du Parlement bicaméral.

L'actuel Premier ministre Hailemariam Desalegn, qui a succédé à Meles à la tête du FDRPE et du pays, s'est engagé à ouvrir le système politique vers davantage de pluralisme. «C'est une question existentielle. Sans une démocratie réellement multipartite, ce pays finira comme la Somalie», a-t-il déclaré en décembre.

L'Ethiopie est néanmoins accusée par plusieurs ONG internationales d'utiliser une loi «antiterrorisme» controversée pour «réprimer les voix dissidentes, opposition et journalistes, et entraver les libertés publiques».

Plusieurs partis d'opposition se sont également plaints d'obstacles posés, selon eux, par la Commission électorale à leur enregistrement en vue des élections.