Un responsable de l'Organisation des Nations Unies (ONU) s'est dit préoccupé par les violences survenues lors des manifestations contre le projet de loi électorale à Kinshasa et dans d'autres villes en République démocratique du Congo (RDC).
«Nous sommes préoccupés par les troubles qui accompagnent le débat sur le projet de la loi électorale au Parlement congolais», indique une déclaration lue mercredi par le général Abdallah Wafi, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l'ONU chargé de l'est de la RDC.
«Il nous paraît essentiel que le cadre juridique et le calendrier global du processus électoral qui doit s'ouvrir cette année soient élaborés de façon consensuelle, dans le respect de la constitution et des libertés publiques», dit la déclaration.
Le responsable a déploré les pertes humaines aussi bien du coté des manifestants que du coté des forces de l'ordre. C'est pourquoi, dit-il, «un appel a été lancé à tous les acteurs politiques pour s'abstenir de tout acte de violence de pillage en vue de préserver la paix si chèrement acquise en RDC».
Il a demandé à l'opposition politique de poursuivre leur combat politique par des moyens pacifiques et de se démarquer de tout acte de violence et d'inscrire résolument leurs démarches dans le respect strict des lois et règlements de la République.
M. Wafi a exhorté les autorités politiques de «veiller à préserver l'espace politique pour l'expression plurielle des opinions y compris le droit à la manifestation, à l'exercice de l'opposition et surtout à la communication».
Ceci dit, relève du droits fondamentaux reconnus et garantis par la constitution de la République».
Il a en outre appelé les forces de l'ordre à ne recourir à l'usage de la force que dans l'extrême nécessité comme le dicte la loi», a-t-il conclu.
Onze personnes ont été tuées et plus de 300 arrêtées à Kinshasa, qui a connu mercredi une troisième journée de violences contre le projet de révision de la loi électorale.
Le projet de loi portant modification de la loi du 25 juin 2011 portant organisation des élections en RDC, adopté samedi dernier par l'Assemblée nationale, sera voté ce jeudi par le Sénat, selon des sources proches du président du Senat,Léon Kengo Wa Dondo.
Pour l'opposition qui a déclenché les manifestations, la nouvelle loi électorale vise à reporter l'élection présidentielle de 2016 et à prolonger le deuxième mandat du président Joseph Kabila, qui prendra fin en décembre 2016.