Nigeria : Boko Haram tue 15 villageois dans le nord-est

Publié par DK News le 24-01-2015, 18h07 | 28

Des terroristes du groupe armé Boko Haram ont assassiné vendredi 15 personnes dans un village proche de leur fief historique de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, ont rapporté les agences de presse hier citant les forces de sécurité.

«Les terroristes ont attaqué le village de Kambari qui est situé à moins de cinq kilomètres de Maiduguri, vers 5h00 du matin. Ils ont tué 15 personnes et ont mis le feu à tout le hameau», selon une source sécuritaire, cité par l'AFP.

En dépit de l'insécurité, le Nigeria n'a pas jugé nécessaire la formation d'une force soutenue par l'Union africaine ou l'ONU pour combattre les éléments armés du groupe Boko Haram, selon le conseiller national à la sécurité qui a estimé que son pays et ses partenaires régionaux pouvaient parfaitement contenir la menace grandissante du groupe armé.

Il faut savoir que la lutte contre Boko Haram et le possible «renforcement d'un soutien international» figurent en bonne place à l'agenda du 24e sommet des chefs  d'Etat de l'UA qui se tiendra dans la capitale éthiopienne les 30 et 31 janvier. Mais le conseiller à la sécurité du président Goodluck Jonathan, Sambo Dasuki, a estimé inutile d'aller au-delà de l'engagement militaire du Nigeria et de ses partenaires régionaux.

«C'est dans nos capacités. Il n'y a pas de doute que c'est dans nos capacités», a-t-il dit dans une interview à la radio britannique BBC.«Je crois qu'en l'état c'est un problème nous pouvons parfaitement gérer avec nos partenaires, le Niger, le Tchad et le Cameroun», a-t-il dit.

Par ailleurs, des représentants des quatre pays se sont rencontrés cette semaine pour organiser la riposte contre Boko Haram, qui s'est emparé de territoires entiers du nord-est du Nigeria et multiplie les incursions au Cameroun voisin, à  proximité du Tchad et du Niger.

Une coopération militaire a été décidée fin 2014 entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad). Mais cette force composée de 700 militaires de chaque pays, ainsi que du Bénin, peine à se matérialiser du fait de dissensions entre Lagos et ses voisins.

A l'issue d'une réunion de crise mardi à Niamey, les participants ont finalement décidé de transférer le commandement de la force du Nigeria au Tchad pour tenter d'accélérer son déploiement opérationnel dans la zone du lac Tchad.

L'UA a appelé dès mercredi à «finaliser» rapidement la force anti-Boko Haram après l'envoi, la semaine dernière, d'un important contingent tchadien au Cameroun. Elle a également demandé l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU donnant un mandat à la force et la création d'un fonds spécial pour son financement, toujours problématique pour les pays africains.