Fait pas rare, les policiers Bordjiens assurent les urgences sociales. Tous les soirs, en cette période hivernale, de 20 heures à 8 heures, ils sont dans la rue pour venir au secours des SDF et des citoyens.
Lundi, 21 heures, au commissariat central de Bordj Bou Arreridj. Le commissaire Bouhafes prend la tête de la brigade de nuit. Ce soir il va faire équipe avec un groupe d'hommes.
À 21 heures, un appel sur le 1048 a permis de signaler la présence d'un SDF âgé d'une quarantaine d'années dort, en plein air, place de la mosquée de Chaâbet El Far.
Météo annonçait -2°. La soupe chaude et le secours des policiers lui ont certainement sauvé la vie
Les consignes sont strictes en période de grands froids : assurer les urgences de ce type, y compris en jouant le rôle du samu social, la nuit. Le stock de couvertures a été augmenté pour l'occasion. Mais une seule suffit à cet SDF dans l'ambiance surchauffée du commissariat.
22H, appel sur le 1048. Ce sont des voisins qui ont besoin d'aide. Un homme violent fait des siennes. Même dans le froid glacial, les policiers n'oublient pas leur mission première qui reste la sécurité.
Les patrouilles convergent à vive allure vers le lieu dit mais pénètrent dans la cage d'escalier à pas de loups. Mais l'auteur s'est visiblement calmé à la vue des sirènes. Il n'y a pas de bruit dans les appartements, donc plus de raisons d'intervenir. Tous rebroussent chemin et se séparent sur le parking.
Le « chef » propose de rejoindre les arcades pour une patrouille pédestre jusqu'à la gare routière où des SDF pourraient bien avoir trouvé refuge. Sur place, ils s'avancent dans les coins sombres, torche à la main. Personne. C'est pas plus mal.
Et c'est parti pour de longues heures de patrouille à vitesse réduite. Les policiers balaient les impasses et les parkings les plus reculés avec les phares de leurs voitures pour détecter des ombres furtives.
Il regarde le tableau de bord qui indique -2°. « En campagne, il doit faire -5°. Il y a toujours trois degrés d'écart », souligne le commissaire bien content d'avoir retrouvé la chaleur de la voiture.
Des hommes et des femmes sont du lot des personnes à secourir, ce soir, par les policiers. Ces derniers en plus du repas chaud et consistant, du logis proposés une présence et des moments de discussions est une chaleur humaine qui concrétise le slogan ''Police de proximité'' dira un jeune passant.