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Des experts invités hier du forum de DK news : «Garantir l’autosuffisance énergétique et l’indépendance économique»

Publié par DK News le 27-01-2015, 19h51 | 97
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Précisions
Lors du Forum de DK news du mardi 27 consacré à «  l’environnement et le développement économique », des informations chiffrées ont été reprises avec des erreurs.

M. Abdelmadjid Attar a demandé à juste titre la reprise des chiffres  publiés en se reportant  aux informations quantifiées contenues dans une contribution rendue publique le 27 janvier 2015/ Dont acte Réserves conventionnelles actuelles

« L’état des réserves conventionnelles actuelles, leur répartition géographique, ainsi que le statut de leur exploitation, permettent de constater que :
- Les réserves restantes récupérables en 2012 étaient de 2,5 milliards de tonnes d’hydrocarbures liquides dont 72% prouvés, et 4.500 milliards de m3 de gaz naturel dont seulement 53% prouvés. Le reste est probable, est possible.

- La majeure partie des réserves en hydrocarbures est renfermée dans les gisements de Hassi Messaoud et Hassi R’mel opérés par la Sonatrach seule.
- La majeure partie des réserves en pétrole (51%) algérien est exploitée par la Sonatrach seule.
- Seuls 49% sont en association et la part de production qui revient aux associés est en moyenne de 20 à 25% seulement de cette portion.

- La majeure partie des réserves en gaz, condensat et GPL (80%) est exploitée par la Sontrach seule.
- Seuls 18 à 20% sont en association, avec un système de partage de production relativement identique au pétrole liquide. »

La place des hydrocarbures dans l’économie

L’industrie des hydrocarbures se porte bien aujourd’hui en Algérie puisqu’elle arrive à nourrir le pays avec une belle rente de 98% des recettes d’exportation, 70% du budget de l’Etat, et 33% du PIB. Mais pour combien de temps encore ? Là est la question principale.
Le potentiel en ressources spéculatives (espérées) dans le sous-sol est très controversé et peut varier de 1 à 5 selon les estimations disponibles :

- Hydrocarbures conventionnels en place ! : 2.800 à 6.000 milliards de m3 de gaz naturel et 3 milliards de tonnes d’hydrocarbures liquides.
- Hydrocarbures non conventionnels en place !
: 25.000 à 168.000 milliards de m3 de gaz naturel (schiste et tight) et 20 à 30 milliards de tonnes d’hydrocarbures liquides.

- Il apparaît que le potentiel résiduel restant à explorer et à exploiter est essentiellement constitué d’hydrocarbures non conventionnels, plaçant l’Algérie au 3e rang mondial (pour le gaz de schiste seulement) dans ce domaine après la Chine et l’Argentine. Mais il faut tout de suite préciser qu’il s’agit d’une évaluation spéculative qui nécessite d’abord d’être confirmée par des travaux d’exploration.

- Si on se base sur ce qui existe et ce qui pourrait exister ainsi en théorie : on pourrait effectivement dire qu'il n'y a aucun souci à se faire pour une longue période même au-delà de 2030 ou 2040.
Bilan des découvertes

« L’agence Alnaft a publié le 1er mai 2014 son bilan qui indique qu’il a été découvert en 2013 :
--- 629 millions de TEP, dont 130 millions de tonnes de pétrole, 407 milliards de m3 de gaz, 64 millions de tonnes de condensat, et 27 millions de tonnes de GPL. Cela correspond à environ 10% des réserves restantes. C’est le plus beau résultat depuis les découvertes des années 90 dans le bassin de Berkine, et ça prouve déjà une chose : il y a encore des hydrocarbures à découvrir. »

Marché intérieur

« On constate que le pays est en train de devenir l’un des modèles les plus énergivores en Afrique et en Méditerranée avec un taux de croissance qui a atteint ou même dépassé les 14% par an pour l’électricité. La consommation énergétique nationale est en croissance importante et continue avec :
--- +5,4% par an pour tous les HC (1,2 TEP/an/habitant).
--- +8% par an pour les carburants.
--- +7% par an pour le gaz naturel.

Les prévisions de la Creg annoncent des besoins internes entre 42 (minimum) et 55 (maximum) milliards de m3 de gaz naturel en 2019. Sonelgaz prévoit quant à elle 75 milliards de m3 en 2030.
- Selon le bilan énergétique 2013 publié par le secteur, la répartition de la consommation d’énergie primaire est la suivante :

--- Production totale : 154 millions Tep dont 64% exportés et 36% consommés sur le marché intérieur (y compris pour la génération électrique).
--- Consommation ménages et autres : 15,5%
--- Transport : 13%
--- Industrie & BTP : 7,5%

La consommation algérienne d’hydrocarbures a doublé en 10 ans, et le ministère de l’Energie prévoit une augmentation entre 2013 et 2030 de 16 à 30 millions de tonnes pour les carburants, et de 32 à 60 milliards de m3 pour le gaz naturel. »

Hydrocarbures non conventionnels

« Les hydrocarbures non conventionnels en Algérie, ou du moins les ressources actuellement en cours d’évaluation, ne sont présents qu’au Sahara, et plus particulièrement au niveau des zones les plus désertiques (…)

Volumes d’eau

« D’une part les volumes d’eau ne seront prélevés que de nappes impropres à la consommation, ou de nappes profondes dont les réserves et le rythme d’exploitation actuels le permettent avec obligation de réutilisation d’un puits à un autre.

A titre d’exemple et avec une moyenne de 15.000 m3 par fracturation (et non 15 millions comme le disent certains), le forage de 30.000 puits en 25 ans (encore faut-il les faire) nécessitera entre 3,5 et 5 milliards m3, soit 140 à 200 millions m3 par an.

Les nappes profondes du Sahara (Albien et Complexe terminal) renferment plus de 45.000 milliards m3 dont 3,23 milliards m3 sont soutirés par an pour tous les besoins agricoles, humains, et industriels (y compris l’exploitation actuelle des hydrocarbures conventionnels, 6 projets de transfert vers les Hauts-Plateaux pour 450 millions m3/an et Tamanrasset pour 36 millions m3/an).

A titre d’exemple, la wilaya de Biskra à elle seule rejette 187.000 m3 par jour d’eaux usées. De quoi faire 12 fracturations. Qu’en est-il des pertes énormes et des soutirages souvent inutiles dus à de mauvais procédés d’irrigation ?

Oued Ghir charrie entre Ouargla et les chotts plus de 300 millions de m3 par an d’eau polluée par les activités agricoles (engrais et lessivage du sel) et humaines, provenant d’un soutirage et d’une irrigation intensive dans ces régions. C’est là qu’il faut faire des efforts d’économie et de traitement de cette précieuse ressource. »

  • Nous présentons au conférencier M. Attar et à nos lecteurs nos  sincères excuses

OL


Le gaz de schiste : Atout ou malédiction ?

 

Quand des populations sortent dans la rue pour revendiquer, quelque part, on devrait accepter la remarque qui consiste à dire que les pouvoirs publics ont trop péché par le manque de consultation ou d’écoute.

Les pouvoirs publics ont manqué de vigilance en n’optant pas pour la consultation comme base stratégique de l’action quotidienne. Les contextes ont changé, les approches le devraient également car d’autres acteurs guettent pour surfer sur la vague de crise et faire de celle-ci le meilleur usage pour davantage aggraver celle-ci.

Une problématique. Comment résoudre une inéquation à quatre variables liant le gaz de schiste, le développement, l’environnement et les générations futures dans le contexte où avec la chute durable du prix du pétrole, l’Algérie se trouve à un carrefour où elle doit obligatoirement faire des choix stratégiques d’autant que la diminution drastique de ses ressources énergétiques l’appelle à une démarche d’urgence.

Comment résoudre donc la problématique posée ci-dessus ? Des experts sont appelés à en débattre. A l’initiative de l’UNFA comme organisation de la société civile en partenariat avec le Forum de DK NEWS, et au siège de ce dernier, des experts ont eu hier à débattre sur le thème « l’environnement et le développement économique».

Les invités sont M. Abdelmadjid Attar, ancien ministre des ressources en eau et ancien Directeur Général de Sonatrach. Autant dire qu’avec ses deux anciennes fonctions, il connait bien le « thème d’actualité» avec une parfaite maitrise qui le rend normalement incontournable dans le dialogue aujourd’hui mené et lié au gaz de schiste. Il est celui peut être le seul qui a eu à gérer directement le secteur de l’énergie et celui de l’eau.

L’autre invité est M. Bachir Messitfa ancien Secrétaire d’Etat aux statistiques et à la prospective. La prospective sans doute est fort utile dans ce débat dans la mesure où devront être faites des simulations de l’avenir à partir des options pouvant être retenues quant aux décisions à prendre relativement à l’exploitation du gaz de schiste ou à son rejet.

Le Docteur en économie M. Hamidouche est le troisième invité et il s’être  exprimé sur le développement du pays et l’approche juridique qui permettra de savoir si légalement, des populations peuvent être consultées sur une décision Etatique de haute importance pour l’avenir.

Un point commun pour les experts invités. Quelle que soit  l’option dans le choix de l’exploitation du gaz de schiste, il ne faut pas retomber dans l’erreur d’en faire une rente pour le pays et de continuer à compter sur la disponibilité des ressources pour des dépenses publiques c’est-à-dire reconduire les mêmes politiques d’action avec les mêmes comportements.

Les secteurs dans lesquels il faut investir existent, à savoir l’agriculture, l’industrie, le secteur des services dont le tourisme.

Concernant le tourisme, nous sommes très en retard sur les pays voisins alors que nous pouvons offrir peut être de meilleurs services. Le secteur du tourisme est assez négligé comme source de devises extérieures.

L’Algérie possède des atouts mais ne possède pas de véritables infrastructures touristiques, en particulier le nombre de lits. 90 000 lits seulement quand nos voisins en possèdent quatre fois, surtout la Tunisie qui ne possède que 11 millions d’habitants.

Le tourisme est une source qui n’est pas à négliger. Nous devons diversifier notre économie sur la base des ressources humaines et l’économie de service.

On dira sur la lancée qu’il nous faudra obligatoirement développer les entreprises mais la majorité d’entre elles sont familiales alors qu’elles se doivent de penser à leur expansion. Il faudrait un plan qualité de tourisme et dépenser dans les secteurs de performance.

Mr Abdelmadjid Attar attire attention sur   l’interdépendance entre l’eau, l’énergie et l’environnement qui sont des sources naturelles et non renouvelables. Cette interdépendance peut  être une source de nuisance. On ne peut pas aborder l’eau sans l’énergie et vice versa. Vers 2035, nous aurons une élévation de la consommation d'énergie dans les hydrocarbures et le charbon dans le monde.

L’énergie est approchée comme base géostratégique et expliquerait tous les conflits car les ressources se raréfient.

Face aux besoins incompressibles de l’approvionnement en énergie, nous ne pourrons pas nous tourner vers les énergies renouvelables à partir du soleil et de l’éolienne car leurs couts sont de 20 fois supérieurs à ceux engagés dans l’exploitation du gaz de schiste.

Il dément le nombre de produits chimiques associés à la fracturation hydraulique de la roche de schiste . Il n’y a pas 1000 produits chimiques mais seulement dix et encore que dans la durée, il y aura d’autres méthodes d’extraction certainement qui n’utiliseront pas autant de produits chimiques, lesquels de toute façon,  pour la plupart d’entre eux sont utilisés dans les savons et liquides de ménage.

Said Abjaoui


L’eau l’énergie et l’environnement :  Les trois piliers du développement  

Actuellement, l’Algérie qui tire sa croissance de la rente pétrolière est dans une position financière confortable qui lui permet de concrétiser sur le terrain sa politique sociale.

L’Etat fait tout pour mettre fin à la crise du logement alors que des universités, écoles, et autres infrastructures de bases, sont construite un peu partout dans le pays. «Toutefois, l’eau, l’énergie et l’environnement constituent les véritables piliers sur lesquels il faut s’appuyer pour réaliser le développement dans notre pays» a indiqué l’ancien ministre des Ressources en eau.

Pour diversifier l’économie nationale : Une charte nationale pour la promotion du tourisme

L’ancien secrétaire d'Etat chargé des statistiques et de la prospective, M. Bachir Messaitfa, a plaidé hier pour l’élaboration d’une charte nationale pour la promotion du tourisme en Algérie. Avec une part de 1% du tourisme mondial, l’Algérie qui occupe la 138e position mondiale a du mal à attirer les touristes étrangers.

Les 1,5 millions de touristes enregistrés par an sont majoritairement des immigrés ou des algériens qui partent passer leurs vacances à l’étranger. Le secteur ne génère que 200 millions de dollars de bénéfices ce qui nous place loin derrière nos voisins marocains et tunisiens qui dépassent les 1 milliards de dollars par an.

Les capacités d’hébergement sont de 90 000 lits pour 39 millions d’habitants. «Pour relancer le tourisme, il faut tout d’abord valoriser la destination Algérie, développer des villages et pôles touristiques d’excellence, définir des normes de qualité touristique, promouvoir une transversalité cohérente et mettre en œuvre un plan de financement opérationnel» a souligné M. Messaitfa.    
   
Du gaz de schiste pour alimenter la centrale électrique de In Salah ?

Selon M. Attar ex-PDG de  l’entreprise, Sonatrch aurait choisi d’entamer les travaux de forage d’exploration du gaz de schiste à 25 km de la ville de In Salah pour récupérer le gaz extrait afin d’alimenter la centrale électrique de la ville. D’après M. Attar, au lieu de laisser brûler le gaz pendant une année, l’entreprise a voulu valoriser cette ressource en la mettant à la disposition de la population locale.   

23% des chômeurs sont diplômés

D’après les indicateurs de l’économie nationale entre 2013 et 2014, le taux de chômage en Algérie serait établi autour de 10% dont 23% de diplômés. Le taux de productivité du travail est estimé à 23% alors que le taux de l’utilisation industriel est de 25%. Le taux d’investissement constitue 32% des dépenses publiques, le ratio de consommation finale des ménages 30.9%, le taux de croissance 2,9% (5,2% hors hydrocarbures), le taux d’inflation 2.8%, les exportations 63 milliards de dollars dont 2 milliards hors hydrocarbures alors que les importations ont dépassé les 60 milliards de dollars.         

Transition énergétique Vers une économie verte

La transition vers l’économie verte n’est pas encore acquise. Il faut du travail, des débats et beaucoup de concertations communautaires pour y parvenir. «La transition énergétique implique un modèle plus sobre et plus économique en matière de consommation d’énergie.

Le respect de la composante environnementale doit accompagner l’exploitation des ressources naturelles. Concernant le gaz de schiste, les habitants du Sud ont le droit de soulever leurs préoccupations environnementales.

De notre côté, il est de notre devoir d’apporter des éclaircissements a ces préoccupations. Sonatrach sera soumise à un contrôle notamment par l’autorité de régulation des hydrocarbures», a indiqué Mme Attafi Yasmina, chargée des études auprès du ministère de l’environnement.           
R.R.

 

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