Le Premier ministre somalien Omar Abdirashid Ali Sharmarke, a formé mardi un nouveau gouvernement après avoir renoncé à proposer le précédent au Parlement face à la forte probabilité d'un vote de défiance, rapportent mercredi des médias.
«La tâche qui s'annonce n'est pas simple et le temps presse», a admis M. Sharmarke dans un communiqué, appelant les parlementaires à accorder leur confiance au nouveau gouvernement proposé (18 ministres dont trois femmes, majoritairement des jeunes Somaliens de la diaspora, éduqués à l'étranger).
Le 17 janvier, Omar Abdirashid Ali Sharmarke avait dissous son équipe moins d'une semaine après l'avoir formée en raison de la fronde parlementaire. M. Sharmarke remplace Abdiweli Sheikh Ahmed, débarqué début décembre par une motion de défiance des députés après un long conflit ouvert avec le président Hassan Cheikh Mohamoud.
La communauté internationale a récemment réitéré ses inquiétudes «sur les retards politiques» en Somalie et demandé la nomination «sans délai» d'un gouvernement ayant l'imprimatur du Parlement, estimant que la crise politique menace le retour de la paix et l'organisation prévue d'un référendum constitutionnel en 2015 et d'élections en 2016.
La Somalie est privée de réel gouvernement depuis la chute du président Siad Barre en 1991, qui l'avait plongée dans le chaos et la guerre civile. Mais les luttes de pouvoir et la corruption endémique ont sérieusement entravé l'action du gouvernement, qui peine à asseoir son influence au-delà de Mogadiscio malgré le recul militaire des insurgés shebab, souvent remplacés par des chefs de guerre qui tentent d'imposer leur propre autorité.
Bien que privés de l'essentiel de leurs bastions du centre et du sud somalien dont ils contrôlèrent un temps la majeure partie, les shebab continuent de contrôler de vastes zones rurales.