Le taux de chômage au Japon en 2014 au plus bas depuis 17 ans

Publié par DK News le 30-01-2015, 15h41 | 41

Le taux de chômage au Japon a baissé à  3,6% en moyenne sur l'ensemble de 2014, quatrième année de recul d'affilée et meilleur millésime depuis 1997,  a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures.

En décembre, le taux de chômage au Japon était de 3,4% (-0,1) le plus bas depuis 17 ans et 4 mois,  a encore précisé le ministère japonais des Affaires intérieures.Le Japon se trouve dans une situation de quasi plein emploi et les offres sont plus nombreuses que les demandes, mais pour autant la situation économique du pays n'est pas flamboyante, à en juger par les autres statistiques.

Le taux de chômage donné est dit intégral, car il ne prend en compte que les personnes n'ayant pas travaillé du tout sur la période considérée.En moyenne en 2014, l'archipel comptait 2,36 millions de chômeurs (-290.000), pour une population totale de plus de 127 millions d'individus dont 63,51 millions de travailleurs, parmi lesquels 6,8 millions ont plus de 65 ans.

Le recul du chômage observé en 2014 tient à une diminution de 0,6 point du taux relatif aux hommes, à 3,7%, et de 0,3% de celui des femmes à 3,4%. En décembre, ces proportions étaient respectivement de 3,6% et 3,2%, dans les deux cas en repli sur un mois.

Le taux général évolue souvent au gré des mouvements des femmes japonaises qui vont et viennent sur le marché en fonction de leur perception des possibilités de trouver un emploi. En partant à la recherche d'un travail, elles font soudainement irruption dans les statistiques comme chômeuses dans un premier temps avant de trouver un poste ou de renoncer et de disparaître ainsi des bases de données.

Le marché de l'emploi au Japon apparaît globalement dans une très bonne situation. On observait en décembre 115 offres d'emploi pour 100 demandes, un ratio inédit depuis 22 ans, et la moyenne pour 2014 était de 109 pour 100.

Il existe toutefois de grandes disparités entre les régions (les mégapoles de Tokyo, Nagoya et Osaka étant privilégiées) et entre les secteurs, mais il est vrai que la quête de main-d'oeuvre est visible dans certains secteurs comme la restauration et le commerce: de très nombreuses enseignes de Tokyo affichent en vitrine leur besoin de personnel, à temps complet ou partiel.

Les offres d'emploi sont apparemment importantes aussi dans le domaine du bâtiment, une tendance qui devrait se renforcer avec l'approche des jeux Olympiques de Tokyo en 2020, ainsi que dans le domaine des soins aux personnes, à cause du vieillissement rapide de la population.

Les Japonais n'avaient pas bénéficié d'un tel environnement aussi favorable depuis plus de deux décennies, sur le plan statistique du moins, une amélioration que le Premier ministre Shinzo Abe est tenté de mettre directement au compte de sa politique économique "abenomics", même si elle ne donne pas de très bons résultats par ailleurs comme le montrent les autres indicateurs également publiés vendredi.

La question est désormais de savoir si les statistiques du chômage bien orientées peuvent ou non être perçues comme une sorte d'indicateur avancé qui augurerait donc d'une embellie à venir pour les autres données économiques.