Les préparatifs de la prochaine élection présidentielle, prévue le 17 avril 2014, ont enregistré ces derniers jours un coup d’accélérateur. Une donnée qui confirme la volonté des pouvoirs publics, sinon du gouvernement, pour réunir rapidement l’ensemble des conditions matérielles et humaines requises pour le déroulement d’abord d’une saine compétition électorale, ensuite pour que ce scrutin soit une réussite et un acquis dans l’approfondissement de la démocratie dans notre pays.
Et, le nombre très important, en tout cas plus important que lors de la dernière présidentielle, de candidats (plus de 72) à cette élection, dénote de la volonté des algériens de donner un sens concret à cette démocratie qu’il faut cultiver et entretenir. Et, pour matérialiser cette avancée, l’administration, chargée de la préparation et l’organisation de cette élection présidentielle, a annoncé qu’elle tient à «réunir toutes les conditions garantissant un scrutin neutre et intègre».
C’est en tout cas ce qu’a affirmé le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, qui a rassuré les potentiels candidats, sur «les garanties relatives» à «l’intégrité des élections et la neutralité des agents qui supervisent toutes les opérations de la révision exceptionnelle des listes électorales à l’annonce des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel». «Toutes les commissions qui supervisent la révision des listes électorales seront présidées par des magistrats», a-t-il affirmé.
Techniquement, il a expliqué que conformément à la loi «une copie de la liste sera remise à tous les candidats et une autre à la commission de suivi des élections au niveau de chaque wilaya». Autre garantie pour la bonne tenue de ces élections : «La remise de la liste des membres des bureaux de vote aux candidats et aux partis dans le cadre du respect de la loi», alors que «des directives» ont été données aux walis concernant notamment le choix et la sélection des membres des bureaux de vote.
Il s’agit dès lors d’un scrutin qui est préparé dans la plus grande minute, et qui devrait renforcer le sentiment général que cette élection présidentielle sera tenue dans une ambiance particulière. D’autant que les candidats se bousculent au portillon pour se présenter à cette consultation, dont des personnalités politiques de premier rang, même si le boycott est cette fois-ci encore là. Il n’empêche pas moins que ce boycott est une position politique tout fait acceptable et qu’il participe, à sa manière, au renforcement de la démocratie en Algérie.
Et puis sur le front particulier des listes de candidats, il y a lieu de relever que la candidature de Monsieur Bouteflia, même si elle est soutenue et attendue, reste encore en l’air. Stratégie politique oblige, le chef de l’Etat a encore, selon la loi, quelque temps avant de postuler également pour cette élection, et se porter candidat pour une 4e magistrature. Le suspense demeure en fait entier, et son entrée dans le bal de la campagne électorale contribuera à donner plus de profondeur et de poids politique à cette présidentielle d’avril 2014.