L’Union internationale du gaz préconise une évaluation objective des préoccupations environnementales

Publié par DK News le 31-01-2015, 17h33 | 19

Les préoccupations environnementales, liées à l’exploitation de gaz de schiste dans le monde, doivent faire objet d’une évaluation «rationnelle et objective» devant aboutir à des approches opérationnelles et réglementaires assurant le développement de cette source d’énergie, estime l’Union internationale du gaz (UIG).

Dans une publication, intitulée «gaz de schiste: les réalités sur les préoccupations environnementales», l’UIG relève que, jusqu’ici, le débat sur l’impact environnemental s’est limité à opposer des avis contradictoires entre partisans et opposants à la fracturation hydraulique «sans jamais s’axer sur une évaluation fondée, rationnelle et objective» de ces craintes.

Ce travail d’évaluation devra aider à mettre en place des approches opérationnelles et réglementaires devant accélérer et réguler le développement du gaz de schiste «qui joue désormais un rôle fondamental dans le mix énergétique mondial», souligne ce rapport de l’UIG, une association internationale regroupant 91 pays membres dont l'Algérie à travers l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG).

La révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis a, en effet, bouleversé la donne énergétique mondiale et dont l'impact sur les perspectives d’approvisionnement en gaz naturel à court et à moyen terme est déjà perceptible, relève encore l’UIG.Le rapport répond avec des précisions détaillées sur huit préoccupations environnementales souvent soulevées par les détracteurs de l’exploitation de gaz de schiste.

Concernant la préoccupation selon laquelle la fracturation hydraulique pourrait avoir des effets néfastes sur les nappes d’eau, l’UIG précise que ce ne sont pas seulement les forages horizontaux qui traversent les nappes d’eau puisque même les forages verticaux, qui sont une pratique bien établie dans la production du pétrole et du gaz conventionnel, traversent des aquifères en toute sécurité sans pour autant provoquer des incidents.

«Des millions de puits verticaux ont été forés depuis l’avènement de l’industrie pétrolière, sans enregistrer des incidents majeurs», souligne l’organisation dans son rapport.Selon l’UIG, «les rares incidents de contamination des eaux souterraines sont dues à des tubages de puits défectueux, d’où la nécessité d’assurer une bonne cimentation de ces installations. En outre, ces incidents ont été vite résolus et maîtrisés par les compagnies pétrolières».

De même, l’Union estime que les inquiétudes liées à l’utilisation d’énormes quantités d’eau dans la fracturation hydraulique ne sont pas fondées puisque la production de gaz de schiste ne consomme pas systématiquement plus d’eau que dans la production d’autres formes d’énergie.

A titre d’exemple, la quantité d’eau utilisée pour produire de l’énergie est de cinq litres (1,3 gallons) par million BTU pour le gaz de schiste contre plus de 9.500 litres (2.500 gallons) par million de BTU pour les biocarburants, sachant que les quantités d'eau varient en fonction des exigences de la géologie et du type de la fracturation, explique l’UIG.

Actuellement, l’industrie pétrolière tente de réduire les quantités d’eau utilisée en les réutilisant lorsque cela est possible et en améliorant le processus de la fracturation hydraulique, relève-t-elle.
De même, les préoccupations croissantes sur les additifs chimiques utilisés dans la fracturation hydraulique, ne sont pas justifiées, juge-t-elle en faisant savoir que beaucoup de ces additifs sont présents dans des produits commercialisés.

Le fluide de la fracturation hydraulique est composé généralement de 99,5% d’eau et de sable et de 0,5% de produits chimiques. Une fracturation hydraulique nécessite l’utilisation de 3 à 12 additifs chimiques mais cela dépend, en fait, des caractéristiques de l’eau et de la nature de la roche à fracturer.

Concernant les tremblements de terre provoqués par la technique de fracturation hydraulique, cette organisation mondiale explique que l’activité sismique générée parfois par cette technique est moins intense que les niveaux d’activité sismique naturelle ressentis par les êtres humains.

Quant aux craintes liées à l’impact environnemental des rejets générés par l’exploitation du schiste, l’organisation note que les eaux de la fracturation hydraulique, évacuées des puits après l’achèvement du forage, sont gérées, traitées et recyclées grâce à différents procédés dont dispose l’industrie pétrolière actuellement.

L’UIG relève aussi que la réglementation relative à l’activité de l’exploitation du schiste est en constante évolution, particulièrement en Amérique du nord, contrairement à ce qu'avancent les anti-schistes.

Aux Etats-Unis, pas moins de cinq lois ont été promulguées pour réguler cette nouvelle activité telles la loi nationale sur l’environnement ou celle sur l’eau potable. Dans d’autres pays, où l’exploitation du schiste est envisagée, des réglementations similaires sont prévues et seront appliquées dès l’entame de la production, indique l’organisation qui insiste toutefois sur le maintien d’une surveillance appropriée de cette activité.