La lutte contre la toxicomanie : Des experts soulignent l’importance des médias

Publié par Par Sonia Belaidi le 02-02-2015, 18h05 | 39

Des experts ont souligné, lundi à Alger, le rôle très important joué par les medias dans la prévention contre la toxicomanie notant que le traitement de l'information doit être fait avec beaucoup de prudence et de circonspection.

"L'information médiatique doit être présentée avec objectivité et neutralité en rendant compte d'un problème grave, affectant principalement les jeunes, sans pour autant être alarmiste et excessive", a insisté  le président de la  Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Pr Mustapha Khiati, à l'occasion d'une journée de sensibilisation des médias sur la toxicomanie.

Pour le président de la Forem, le journaliste doit être conscient des conséquences d'une information "démesurée et excessive" qui pourrait entraver les actions de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale.

Il a ajouté, à ce titre, que le journaliste occupe une place prépondérante dans la prévention contre la drogue et la toxicomanie, soulignant que son intermédiation entre les instituions et le citoyen doit se faire "correctement et prudemment".

S'exprimant sur le nombre de toxicomanes, le Pr Khiati a indiqué que pas moins de 300.000 cas sont recensés en Algérie et que la prévention et la sensibilisation sont les meilleures armes contre ce fléau.
La frange de la population la plus affectée par ce phénomène est la jeunesse, a rapporté le spécialiste, précisant que ces jeunes sont âgés entre 15 à 35 ans.

En ce qui concerne le rôle de la Sûreté nationale dans la lutte contre la toxicomanie, le commissaire principal au sein de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Baâziz Laras, a noté que la stratégie de lutte contre le fléaux réside principalement dans le renforcement des actions de la police de proximité.

Les éléments de la Sûreté nationale sont en contact direct avec les citoyens grâce à la mise en place de cellules d'écoute et d'intervention depuis 2005, a-t-il ajouté. La lutte de proximité a donné, selon le commissaire principal, des résultats satisfaisants, permettant, par la même, la saisie de 69,9 tonnes de stupéfiants en 2014.

En outre, la DGSN organise régulièrement des manifestations sportives à caractère préventif pour sensibiliser les jeunes sur les effets néfastes des stupéfiants et des psychotropes.Dans le même ordre d'idées, le sous-directeur de la direction du renseignement douanier, Arezki Henad, a aussi précisé que la quantité de stupéfiants saisis en 2014 (60 tonnes) a diminué considérablement par rapport à 2013 (22 tonnes).

Pour sa part, la psychologue clinicienne au sein de la Forem, Souhila Zemerli, a insisté sur la nécessité de créer des centres de désintoxication en vue d'aider les dépendants aux psychotropes à s'en sortir.

Elle a, ainsi, rappelé l'importance d'une action pluridisciplinaire, faisant intervenir les psychiatres, les psychologues et les sociologues, dans le traitement et la réinsertion sociale des toxicomanes.