La crise en RCA à l’ordre du jour: «L'effondrement de la loi et de l'ordre, une menace pour l'existence ade la Centrafrique», souligne M. Chergui

Publié par DK News le 01-02-2014, 16h05 | 27

Le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'Union africaine, Smail Chergui, a déclaré samedi à Addis-Abeba que l'«effondrement de la loi et de l'ordre est une menace pour l'existence même de la Centrafrique», où le chaos règne depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé.

«Sans aucun doute, l'effondrement de la loi et de l'ordre est une menace pour l'existence même de la Centrafrique (et), il peut avoir de graves conséquences sur la sécurité et la stabilité régionales», a déclaré le diplomate algérien à l'ouverture d'une rencontre à Addis-Abeba entre des dirigeants africains et des représentants de la communauté internationale pour lever des fonds en faveur de la Force africaine en Centrafrique (Misca).

Cette réunion se tient dans la foulée de la 22e session ordinaire de l'UA, jeudi et vendredi au siège de l'organisation dans la capitale éthiopienne, qui a appelé à une résolution urgente de la crise. «La République centrafricaine (...) est confrontée à des défis nombreux et impressionnants», a encore dit M. Chergui. «La situation sécuritaire est extrêmement inquiétante, avec la poursuite d'attaques contre des civils qui, à leur tour, accroissent les tensions religieuses et intercommunautaires», a-t-il ajouté.

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis mars 2013, lorsqu'une rébellion appelée la Séléka, a renversé le président Bozizé, déclenchant une spirale de violences intercommunautaires qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans ce pays de 4,6 millions d'habitants.

La Misca compte actuellement 5.500 hommes en Centrafrique, qui s'ajoutent aux 1.600 soldats français de l'opération Sangaris. L'Union européenne a promis 500 hommes et près de 200 millions d'euros pour la sécurité et l'organisation d'élections qui devraient se tenir l'année prochaine. La nouvelle présidente de transition de la Centrafrique, Catherine Samba Panza, a accusé vendredi les ex-rebelles qui ont pris le contrôle de Sibut (180 km au nord de Bangui) de vouloir la «déstabiliser» et réclamé des troupes supplémentaires pour mettre un terme aux violences.

La Centrafrique a connu ces derniers jours un regain de violences. La Croix-rouge a déclaré vendredi avoir ramassé «30 tués et 60 blessés» en trois jours dans les rues de Bangui, et les violences se sont étendues hors de la capitale provoquant une grave crise humanitaire.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué à Genève avoir un besoin urgent de 95 millions de dollars (70 millions d'euros) pour fournir une aide alimentaire à la population.