L'armée américaine va finalement continuer à donner des informations sur l'aide qu'elle apporte à l'armée afghane, revenant sur une décision antérieure de classifier toute donnée en la matière par souci de sécurité face aux talibans.
La semaine dernière, John Sopko, l'inspecteur général pour la reconstruction de l'Afghanistan (Sigar), s'était plaint de ne plus pouvoir publier une annexe de son rapport trimestriel au Congrès américain sur l'aide à l'Afghanistan, qui donnait notamment des informations sur les effectifs ou les équipements de l'armée et de la police.
«Pour la première fois en six ans, le Sigar est dans l'impossibilité de divulguer l'usage qui est fait de l'argent des contribuables américains pour construire, former, équiper et soutenir les forces de sécurité afghanes», s'était étonné M. Sopko.
Concrètement, le Sigar se trouvait dans l'impossibilité de répondre aux questions sur les effectifs des troupes afghanes, ou encore le budget affecté à l'alphabétisation des soldats, avait-il dénoncé. Lundi, le commandement militaire américain en Afghanistan a finalement indiqué qu'il acceptait de faire un tri entre les informations qui peuvent être rendues publiques et celles qui doivent rester classifiées.
Mais le général Campbell, le commandant des forces américaines sur place, «n'a pas changé de position» sur la nécessité de continuer à protéger les informations permettant de mesurer «l'état de préparation» de l'armée afghane, a souligné un porte-parole du commandement.
L'an dernier, John Sopko avait estimé dans un entretien à l'AFP qu'une «bonne partie» de l'aide américaine avait été dépensée «sagement», mais que des «milliards de dollars» avaient aussi été gaspillés. L'armée américaine a dépensé au total près de 65 milliards de dollars pour mettre en place une police et une armée afghane.
Un peu moins de 10.000 soldats américains sont encore en Afghanistan, mais ils sont désormais cantonnés à un rôle d'assistance. Parallèlement, une force distincte de 4.500 soldats, en majorité américains, seront présents en 2015 hors du cadre de l'Otan, principalement pour mener des opérations d'antiterrorisme.