Déficit en spécialistes dans le sud: Les mesures incitatives adoptées récemment sont insuffisantes

Publié par DK News le 07-02-2015, 17h52 | 42

Le président du conseil national de l'ordre des médecins Mohamed Bekkat Berkani a estimé que les mesures incitatives adoptées récemment par l'Etat en vue de combler le déficit enregistré en matière de couverture sanitaire dans les régions du Sud et des Hauts- Plateaux, notamment en médecins spécialistes, restaient insuffisantes.

«Les efforts consentis par l'Etat et les mesures incitatives adoptées récemment pour couvrir le déficit en médecins spécialistes dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, dans le cadre du service civil restent insuffisants», a déclaré le responsable à l'APS expliquant que toutes les mesures adoptées jusqu'à présent avaient montré leurs limites.

«Les populations du Sud et des Hauts-Plateaux ont surtout besoin de pédiatres, de gynécologues-obstétriciens, d'anesthésistes-réanimateurs et d'oncologues», a poursuivi M. Bekkat qui a remis en cause l'efficacité du  procédé mis en oeuvre dans l'affectation des praticiens spécialistes dans ces régions.

Les pouvoirs publics devraient envisager des mesures «exceptionnelles» pour le secteur de la santé dans les régions du Sud afin de garantir une couverture sanitaire globale et l'équité dans l'accès aux soins, a-t-il préconisé.

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a affecté 350 médecins, dans le cadre du service civil, dans le sud du pays en vue de combler le manque enregistré en praticiens spécialistes dans ces régions Outre l'affectation chaque année de praticiens spécialistes dans ces wilayas, l'Etat œuvre à faciliter leur mission, en leur garantissant des logements de fonction, une formation continue dans différentes spécialités et de meilleures conditions de travail, pour renforcer les 4.337 praticiens généralistes du secteur public établis dans le sud du pays.

Ces régions comptent également 897 praticiens spécialistes (médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens) relevant du secteur public, ainsi que ceux du secteur privé dont 520 médecins généralistes, 337 chirurgiens dentistes, 847 pharmaciens d'officine et 338 praticiens spécialistes, outre 370 praticiens inspecteurs de santé publique des deux secteurs.

Les wilayas concernées par ces affectations sont Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, Ghardaïa et El-Oued. Dans ce cadre et en application des directives du président de la République, le Premier ministre a donné des instructions pour que les secteurs concernés par la mise à disposition de logements de fonction (habitat et collectivités locales) mettent en oeuvre un programme spécial sur la base des besoins exprimés par le secteur de la santé, à l'effet de permettre  l'affectation d'autant de médecins spécialistes.

Par ailleurs, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf avait exposé, la semaine dernière, lors de la présentation du plan d'action du secteur pour l'année 2015, un programme spécial Sud et Hauts-Plateaux afin d'améliorer la couverture sanitaire dans ces régions.

Au regard de la spécificité des régions du grand Sud, ce programme tient compte de la distance séparant les agglomérations, du phénomène du nomadisme, des données épidémiologiques spécifiques à la région et de l'importance des frontières qui concernent plusieurs wilayas du Sud, avait expliqué le ministre.

Outre une plus grande concrétisation du principe de la décentralisation de la gestion des établissements de santé aussi bien pour ce qui concerne la gestion financière que pour la ressource humaine, le ministère a adopté une nouvelle carte sanitaire adaptée aux spécificités des régions du Sud, de manière à permettre une plus grande efficience de la gestion et une meilleure offre de soins.

L'intensification des opérations de jumelage avec les établissements hospitaliers du nord du pays, initiées par le ministère de tutelle a permis de couvrir une partie du manque en praticiens spécialistes, d'assurer l'accès aux soins des populations du sud du pays.