Crise au Yémen : les Houthis s'emparent du pouvoir, la communauté internationale dénonce

Publié par DK News le 08-02-2015, 16h03 | 32

La milice chiite houthie a annoncé samedi, la formation d'une Haute commission de sécurité pour diriger les affaires du pays jusqu'à la mise en place d'un Conseil présidentiel, après avoir dissout le Parlement vendredi, un acte fortement contesté et dénoncé par la communauté internationale.

Les Houthis ont nommé une commission de sécurité qui "dirigera les affaires du pays jusqu'à la mise en place du Conseil présidentiel" de cinq membres, qui sera lui chargé de former un gouvernement pour une période de transition de deux ans.

Sans gouvernement depuis plus de deux semaines, les Houthis ont pris cette mesure au lendemain de l'échec des discussions de sortie de crise parrainées par l'ONU.Entrée dans la capitale Sanaa en septembre, cette milice armée issue de la minorité zaïdite a pris fin janvier le contrôle du palais présidentiel et les autres institutions de l'Etat, poussant à la démission les chefs de l'Etat et du gouvernement placés en résidence surveillée.

Les monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont dénoncé samedi un "coup d'Etat" des miliciens chiites au Yémen, et ont prévenu qu'elles "prendront toutes les mesures nécessaires pour défendre leurs intérêts", sans donner de précisions.

Elles appellent le Conseil de sécurité de l'ONU à agir rapidement pour faire appliquer ses résolutions sur le Yémen et pour "mettre fin à ce coup d'Etat qui place le Yémen et son peuple dans une période sombre".

La communauté internationale inquiète, condamne et appelle à la retenue

Face à cette situation de crise au Yémen, le Conseil de sécurité, s'est dit "très inquiet", et a brandi la menace de sanctions si les négociations ne reprennent pas pour sortir le pays de la crise, appelant "le plus fermement possible toutes les parties prenantes, en particulier les Houthis, de respecter" les accords qui avaient été conclus pour régler la crise comme l'initiative du Conseil de coopération du Golfe ou la conférence de dialogue national.

Le Conseil réclame aussi "la libération immédiate" du président, du Premier ministre et des membres du gouvernement yémenite qui se trouvent en résidence surveillée.Les Etats-Unis, alliés du Yémen dans la lutte antiterroriste, ont désapprouvé l'initiative des Houthis qui, selon responsable américain, suscite une grande inquiétude et "un sentiment que la communauté internationale doit prendre une position plus forte".

Préoccupée, Ankara a appelé les antagonistes yéménites, dont en premier lieu les Houthis, à faire preuve de sagesse, de retenue et à agir avec responsabilité, en vue de préserver l'intérêt supérieur de leur pays.

La Turquie s'est dit disposée à fournir l'aide nécessaire au peuple yéménite en vue de transcender sa crise, dans une atmosphère de paix, d'unité et de fraternité, assure le ministère. L'objectif est de parvenir à approuver la nouvelle constitution, à former un gouvernement légitime à travers un référendum et des élections transparentes dans les plus brefs délais.