Afrique : Le FMI appelle les banques panafricaines à renforcer la supervision

Publié par DK News le 10-02-2015, 18h01 | 23

Le développement enregistré par les banques panafricaines est porteur de "risques systémiques" en cas de carence dans la supervision, a prévenu le FMI dans un récent rapport.

"L'essor que connaissent les activités bancaires transfrontalières en Afrique, depuis quelques années, soulève des problèmes de supervision qui, s’ils ne reçoivent pas de réponse, peuvent accroître les risques systémiques", souligne le Fonds.

Relevant le fait que les banques panafricaines ont une présence systémique dans quelque 36 pays et qu’elles sont, désormais, plus importantes que les établissements bancaires européens et américains implantés de longue date sur le continent africain, le FMI note que ces banques panafricaines sont porteuses de concurrence, particulièrement dans les pays d’accueil dont le marché est restreint, et d’innovation, et elles ouvrent de nouvelles possibilités de diversification pour leur pays d’origine.

Le FMI préconise un "renforcement de la supervision" mais observe, cependant, que la capacité de supervision se heurte à des contraintes et à un manque de ressources dans la plupart des pays d’Afrique. Pour M. Mauro Mecagni, sous-directeur du Département Afrique du FMI, l’arrivée de banques panafricaines est salutaire vu les besoins d’inclusion financière et de développement des circuits financiers en Afrique.

Par ailleurs, poursuit-il, la rapide expansion transfrontalière de ces établissements crée, sur le plan de la réglementation et de la supervision, une nouvelle problématique qu’il importe de gérer, faute de quoi ce phénomène pourrait causer des risques systémiques et des risques de contagion.

A propos des facteurs ayant permis l'expansion de ces banques panafricaines, le FMI évoque plusieurs éléments liés à l'évolution de certains pays (fin de l'apartheid en Afrique du Sud, dynamisme d'intégration régionale, multiplication des échanges commerciaux entre pays africains...).

Le FMI préconise la mise en euvre d’une supervision consolidée, le renforcement de la coopération à l’appui de la gestion et résolution de crises, la mise en place effective de collèges de superviseurs pour toutes les banques panafricaines, et la création d’un comité de superviseurs des principales banques transfrontalières pour animer le processus de réforme en Afrique.

En outre, les services du FMI ont également entrepris d’étudier les moyens d’approfondir le travail d’analyse à la faveur de tests de résistance sur les principales banques panafricaines, et de mieux comprendre les interconnexions issues des liens transfrontaliers, les vulnérabilités et les mécanismes de contagion.

Un travail d’assistance technique spécialisé sera mis au point avec les partenaires du FMI en Afrique, pour accompagner les réformes nécessaires sur l’ensemble du continent.