Yémen : Manifestation à Sanaa, les houthies mettent en garde contre la "déstabilisation" du pays...

Publié par DK News le 11-02-2015, 18h17 | 44

Des centaines de Yéménites, hostiles aux Houthis, ont manifesté mercredi à Sanaa pour marquer le quatrième anniversaire du soulèvement contre l'ex-président Ali Abdallah Saleh, alors que la milice rebelle Houthi a mis en garde contre toute tentative de "déstabilisation" à l'intérieur et à l'extérieur du Yémen après la prise du pouvoir par ses partisans.

La détérioration de la situation sécuritaire dans le pays se poursuit, des miliciens chiites ont tiré en l'air et des blessés ont été signalés par des témoins, suscitant peur et crainte sur les ressortissants étrangers établis au Yémen.

"L'intérêt de tous, à l'intérieur et à l'extérieur, est que le Yémen soit stable", a déclaré M. Abdel Malek al-Houthi.Son avertissement s'adresse aux Yéménites, opposés à sa milice, mais aussi aux autres pays, qui ont désapprouvé la démarche de ses hommes, dont les Etats-Unis, l'Union européenne ou ses voisins arabes.

Il a particulièrement cité les monarchies du Golfe qui ont menacé de "défendre leurs intérêts" face au "coup d'Etat" au Yémen, soulignant que "leur intérêt est que la situation soit stable et sûre" au Yémen.
Il a en outre tenté de rassurer les missions diplomatiques au moment où des informations faisaient état de l'intention de certaines ambassades de fermer en raison de l'insécurité au Yémen.

"Certains suscitent des craintes chez les missions diplomatiques pour que (leurs employés) fuient le pays", a-t-il dit, ajoutant que ces craintes étaient  infondées. "La situation sécuritaire est très stable" à Sanaa, a-t-il estimé.

Les pays occidentaux ferment leur ambassade et évacuent leur personnel

En raison de "la détérioration de la situation sécuritaire à Sanaa", les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont fermé leur ambassade à Sanaa et commencé à évacuer leurs diplomates suite à l'aggravation de la crise au Yémen, où une puissante milice chiite tente d'asseoir son pouvoir.

Le mouvement de départ a été enclenché mardi soir par Washington, dans un nouvel avertissement de voyage qui évoque un "niveau de menace élevée dû aux activités terroristes et aux troubles civils", le département d'Etat recommande aux Américains de ne pas se rendre au Yémen et à ceux qui se trouvent sur place de "quitter le pays".

Le Royaume-Uni a également annoncé mercredi la suspension temporaire des opérations de son ambassade et l'évacuation de son personnel diplomatique. "La situation sécuritaire au Yémen a continué à se dégrader ces derniers jours. Nous estimons désormais avec regret que le personnel et les locaux de l'ambassade courent un risque accru", a déclaré le ministre britannique chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood. "On réfléchit à partir".

La France a aussi appelé mercredi sa centaine de ressortissants au Yémen à quitter le pays "dans les meilleurs délais" et a annoncé la fermeture "provisoire" de son ambassade à compter de vendredi, dans un message publié sur son site diplomatique. Berlin, a annoncé de son coté avoir "adapté les mesures de sécurité qui étaient déjà élevées" autour de l'ambassade à Sanaa, rappelant que l'Allemagne déconseillait fermement à ses ressortissants tout voyage au Yémen.


...Une Tadjike libérée après 3 mois

de captivité au YémenUne femme médecin du Tadjikistan a été libérée mardi après plus de trois mois passés en captivité au Yémen où elle avait été prise en otage, a annoncé un diplomate de l'ambassade tadjike à Ryadh.

«Elle va rentrer à Douchanbé», a ajouté le diplomate, indiquant que l'ex-otage, qu'il a identifiée comme étant Gul Rukhsor, «se portait bien». Elle travaillait pour un hôpital dans la province de Marib, à l'est de la capitale yéménite.

Le diplomate n'a pas précisé la date du rapt mais a affirmé qu'aucune rançon n'avait été payée pour sa libération. A Sanaa, l'agence de presse yéménite Saba a annoncé dans l'après-midi la libération de l'otage et indiqué que l'ambassade du Tadjikistan à Ryadh en avait été informée, en l'absence de chancellerie tadjike au Yémen.

Enlevée le 29 octobre par des hommes d'une tribu, la femme a été libérée après une médiation, a ajouté Saba sans donner de détails sur les circonstances de sa libération ou sur l'identité des ravisseurs.

La province de Marib, à structure tribale et fortement armée, échappe au contrôle des miliciens houthis qui ont pris le pouvoir vendredi à Sanaa où ils ont annoncé la dissolution du Parlement et l'installation de nouvelles instances dirigeantes au Yémen.