immigration : Des centaines de migrants s'apprêtaient à embarquer de Libye vers l'Italie

Publié par DK News le 13-02-2015, 16h06 | 54

Des centaines de migrants apprêtaient vendredi à embarquer de Libye vers l'Italie alors que d'autres étaient déjà en mer au large des côtes libyennes, quelques jours après la disparition de 330 personnes en Méditerranée, a-t-on indiqué de sources concordantes.

Selon les gardes-côtes italiens, plusieurs opérations étaient en cours, sous une météo relativement clémente, pour secourir trois bateaux pneumatiques chargés de migrants en difficultés au large de Tripoli.

Dans le même temps, Don Mussie Zerai, un responsable d'une ONG d'aide aux clandestins, cité par l'AFP, a déclaré avoir reçu plusieurs appels au secours lancés par des migrants actuellement enfermés dans des conditions sanitaires épouvantables dans un cabanon près de Tripoli.

«Des miliciens ont annoncé à ces quelque 600 migrants qu'ils embarqueraient d'ici à la fin de la semaine. Ils les ont amenés en camion dans ce cabanon à quelques kilomètres de la mer», a-t-il précisé. Certains sont arrivés sur place il y a deux semaines, et chacun a déjà payé 1.800 dollars pour la traversée.

Environ 150 femmes, dont six enceintes, et de nombreux mineurs non accompagnés figurent parmi ces 600 migrants, qui sont essentiellement Erythréens, mais aussi Ethiopiens, Somaliens et Soudanais.  «Quand ils se plaignent, les hommes armés tirent en l'air pour les terroriser.

Ils ont peur de tomber malades en raison de la puanteur, ils sont désespérés et donc prêts à accepter ce que veulent les miliciens», a ajouté le responsable de l'ONG.Il y a quelques jours, environ 330 migrants d'Afrique sub-saharienne partis le 7 février d'une plage près de Tripoli ont disparu ou sont morts de froid en tentant de gagner l'Italie dans des conditions de mer dantesques.

Les survivants ont rapporté que les passeurs les avaient menacés avec des pistolets et des bâtons pour les obliger à embarquer malgré le mauvais temps. Fabrice Leggeri, directeur exécutif de l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex, a dénoncé dans un communiqué un «crime horrible», s'interrogeant si pour les passeurs les morts étaient «un terrible accident ou une stratégie délibérée».