Formation et développement au coude à coude : La formation des ressources humaines comme fil du changement

Publié par T.M.A. le 14-02-2015, 19h25 | 39

Le changement de politique économique voire de modèle économique est une affaire pressante dans une économie comme la nôtre, soumise à de brutaux changements sur les marchés pétroliers.

Ayant jusqu’à présent vécu des prodigalités des revenus pétroliers, l’économie algérienne se trouve aujourd’hui confrontée à une sérieuse crise financière qui pourrait encore s’aggraver si les marchés pétroliers persistent dans l’instabilité qui est la leur aujourd’hui.

Les parades

Dès lors, où trouver la ou les parades nécessaires pour sortir de cette situation ? Pour certains économistes, la question stratégique est celle du passage à une véritable politique de l’offre axée sur l’entreprise pour diversifier l’économie. 

Se pose presque conséquemment le problème de l’attractivité. Là, un problème sérieux se pose à nous, où nos industries et notre artisanat peinent à faire face à la déferlante de produits issus des importations. Cela d écoule de la faiblesse de droits de propriété mal définis, d’un mauvais fonctionnement  du système juridique et plus globalement de la faiblesse de l’Etat de droit. On sait quelles conséquences ces dérives ont pu avoir sur le développement global du pays.

Il faut donc un système d’entreprises performant qui ne peut être que le résultat d’une politique de développement de la ressource humaine et donc de la formation elle-même performante. Cette politique  du développement de la ressource humaine doit essaimer tous les secteurs de l’économie nationale : l’énergie, télécoms, banques et secteur financier, industrie, agriculture, santé, enseignement.

On constate en effet que l’appareil de l’adéquation formation-emploi a subi plusieurs transformations et fait l’objet de mutations internes qui ont peu de liens avec l’appareil et le marché du travail. On a fini par se retrouver dans une situation de blocage où le pays a été obligé d’importer de la main-d’œuvre  pour colmater les insuffisances.

Si l’on ajoute à cela l’absence de managers à la tête des entreprises qui aient une vision suffisante de l’avenir, on comprend alors les difficultés auxquelles l’appareil économique est confronté. On sait aussi que des pays comme la Corée du Sud, l’Inde ont réussi leur politique de développement en se fondant sur le développement de la ressource humaine.

 PME/PMI et développement du partenariat public-privé

L’autre chantier, serait le développement de la PMI/PMI et le développement du partenariat public-privé. L’absence d’entreprises en nombre suffisant induit fatalement des importations massives et des sorties importantes de devises.

L’investissement productif est insuffisant et l’offre algérienne peut attractive. Le nouveau patron du Forum des chefs d’entreprises l’a souligné lors d’une rencontre avec le Premier ministre en décembre dernier, en insistant pour la nécessité  de mobiliser l’ensemble des entreprises privées et publiques pour faire face aux défis de l’heure.

Les engagements de Ali Haddad

M. Ali Haddad a pris des engagements auprès des chefs d’entreprise pour transmettre aux autorités publiques des mesures pratiques en concertation avec les autorités aussi bien au niveau local que national, pour vaincre l’inertie économique, relancer l’industrie nationale et aller vers une croissance à deux chiffres.

La Banque mondiale a, à travers la signature d’une convention d’assistance technique signée en novembre dernier avec le ministère de l’Industrie pour l’amélioration du climat d’affaires en Algérie, promis d’engager un processus de création d’entreprises à partir de réformes qui seront engagées en matière d’assouplissement des procédures.

Localement, c’est le Cercle d’action et de réflexion autour  de l’entreprise (CARE) qui a décidé d’engager une réflexion sur la gouvernance des EPE en Algérie. Le CARE rappelle que des entreprises publiques représentent en Algérie une part significative de l’économie nationale et qu’elles disposent d’une infrastructure et un potentiel qu’il convient de développer.

L’Algérie aspire d’avoir un nombre suffisant d’entreprises ayant une taille critique leur permettant de jouer un rôle effectif de locomotives de l’économie nationale. Les pouvoirs publics envisagent d’actionner leur marché financier pour en faire un levier de la croissance et de développer les EPE. Voilà ainsi des pistes propres à aider à la redéfinition de la politique du pays qui nécessitent engagement et endurance. La tâche n’est pas aisée loin s’en faut.

La formation au diapason des défis de l’heure

Pour rendre plus opérationnelle la chaine de l’accompagnement industriel, le ministre de la Formation professionnelle a indiqué que son département œuvre à multiplier les partenariats avec l’environnement économique et industriel pour être au diapason des défis de l’heure.

La stratégie du secteur de la formation professionnelle se fonde sur ce partenariat qui constitue la solution clé à mettre en œuvre pour adapter son secteur aux besoins du monde économique, a affirmé le ministre.

Qualifiant la formation professionnelle de secteur de tout développement économique et industriel, le ministre a estimé qu’il est temps de créer une nouvelle dynamique dans ce secteur et en adaptant le monde  avec le vécu. Le ministre a appelé les candidats à avoir une vision entrepreuneuriale avant de les inviter à s’investir dans les métiers de l’environnement et de la maintenance largement demandés dans notre pays.