Hommage à Chérif Kheddam : un des maitres de la chanson algérienne

Publié par DK News le 16-02-2015, 16h54 | 66

Un hommage a été rendu dimanche à Alger au regretté Chérif Kheddam, un des maîtres de la chanson algérienne d'expression kabyle, dans une cérémonie qui a réuni des figures de la chanson kabyle, dans une ambiance conviviale.

Le Palais de la Culture Moufdy Zakaria comble de monde, l’Orchestre national algérien de variétés dirigé par Farid Aouameur, a ouvert la cérémonie avec une composition du maestro sous le titre de «Da Chérif». Brahim Tayeb, Djidji et Nouria Yamine se sont donné du plaisir à reprendre Chérif Kheddam dans les meilleurs titres qui auront marqué son parcours exceptionnel d’auteur, de compositeur et d'interpréte.

Les choristes solistes Idir Ould Slimane, Boubekeur Kherraz, Rahima Khelfaoui, Celia Ould Mohand, Catea Ait Hamouda et Youcef Lazali se sont succédé dans des interprétations des £uvres de l'artiste méditant son génie créatif.

Près d’une quinzaine de chansons de Chérif Kheddam ont été brillamment étalées, deux heures durant devant un public euphorique qui reprenait en ch£urs les différents refrains, savourant chaque instant du récital dans la joie et la convivialité.

Les pièces, Loukan Adoughal Themzi, (Si jeunesse pouvait revenir)  With’Ä,ouzzadh Yedjaq Irouh (Le bien aimé t’a laissé, il est parti), Thirga Ou Fennan (le rêve d’un artiste), figurent dans le programme choisi pour cet hommage.Entre autres chansons entonnées également, Yewâar Adhetsough ( Difficile pour moi d’oublier), Nemfaraq Ourenkhemmem (Nous nous sommes séparés sans réfléchir), A Lemri (O Miroir), et Yemma (Ma Mère).

Evoquant l'amour, la patrie, la beauté des paysages, l'exil, le voyage, l'attachement à la culture ancestrale et le souhait de voir l'Algérie prospérer, la plume de chérif Kheddam a souvent été métaphorique, pleine d’images et  allusive.Les artistes qui ont animé la cérémonie, ont rejoint une dernière fois la scène pour chanter ensembles El Dzaïr inch'Allah Atehlou (1996), un des derniers titres écrits, composés et interprétés par Chérif Kheddam,  appelant à la paix en Algérie.

Farid Aouameur, au fait de l’importance que revêt un tel hommage, a su donner de la hauteur à son sujet, usant de tous les plans harmoniques et toutes les possibilités rythmiques afin d’extraire la quintessence contenue dans chaque titre et la rendre au public dans des formes nouvelles.
Dans de belles distributions polyphoniques, les instrumentistes de l’Orchestre national algérien de variétés ont brillé de maitrise et de technique, montrant à travers leurs partitions toute l’étendue du talent de   «Da cherif» et son génie créatif.

Le public, homogène et attentionné a savouré tous les moments de la soiré dans la délectation et le plaisir de raviver le souvenir d’un homme qui aura offert sa vie au service du patrimoine culturel de son pays. «Toutes ses formes musicales actuelles adaptées à l’£uvre de Cherif Kheddam dénotent de la richesse de son répertoire et de l’intelligence contenue  dans les pièces qui le composent», explique Abdelkader Bouazzara directeur de l’Orchestre symphonique national. Né en 1927, Cherif Kheddam, est un des monuments de la chanson algérienne d’expression kabyle, avec à son actif plusieurs chefs d’£uvres qu’il a composé, écrit et interprété.

Son legs musical, élevé au rang d’école, Cherif Kheddam a laissé derrière lui une carrière artistique fulgurante, d’une soixantaine d’années qui a servi de modèle à des artistes aujourd’hui célèbres, et continue d’éclairer les jeunes chanteurs.Il est décédé le 23 janvier 2012 à Paris et enterré dans son village natal, à Boumessaoud (Ain El Hammam).

Créé en octobre 2014, l’Orchestre national algérien de variétés compte une quarantaine d’instrumentistes regroupant des musiciens appartenant au genre traditionnel, d’autres au style moderne, dans l’ossature d’un orchestre philharmonique.