Le processus d’Alger, une pédagogie de paix et de réconciliation nationale

Publié par DK News le 17-02-2015, 18h58 | 20

Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a appelé lundi à Alger les différentes parties impliquées dans le dialogue intermalien à faire du processus d’Alger une «pédagogie de paix et de réconciliation nationale» pour parvenir à un accord de paix et vaincre par la même le terrorisme.

«Nous voulons que le processus d’Alger soit une pédagogie de paix et de réconciliation, de patience et de persévérance, une culture de dialogue constructif et aussi une forte volonté d’être au rendez-vous de la paix et de l’histoire», a affirmé M. Lamamra à l’ouverture de la 5ème phase du dialogue inclusif intermalien sous la conduite de l’Algérie.

«Il faut aller de l’avant et saisir ces occasion dans laquelle nous sommes interpelés et mis en demeure de transcender les difficultés du moment quelles que soient l’ampleur et l’envergure pour diriger un regard lucide sur un avenir meilleur dont nous devons être les artisans et les bénéficiaires», a lancé le chef de la diplomatie à l’assistance.

Pour M. Lamamra, le règlement de manière pacifique de la situation au Mali, exige «impérativement que les protagonistes soient animés d’un esprit de responsabilité à toute épreuve et soient prêts à réaliser des compromis qui donnent le sentiment d’avoir renoncé à une partie de soi-même», faisant observer que la position de «tout ou rien»  ne peut être que «stérile» quant à l’aboutissemnt d’un accord de paix.

Il a ainsi averti qu’avec un accord de paix, «‘est le terrorisme qui sera perdant et en l’absence de cet accord c’est le terrorisme qui continuera à marquer des points et à menacer la  sécurité dans la région», réitérant de ce fait la «nécessité de combattre le terrorisme par tous les moyens légitimes». Le ministre a également appelé à ce que la cessation des hostilités, qui est une «exigence catégorique», devienne une réalité sur le terrain, affirmant que «la cessation d’hostilité n’est pas un cessez-le-feu ou une trêve d’ordre militaire, mais il s’agit de mettre fin aux comportements nous éloignant de tout rapprochement».

En ce sens, M. Lamamra a rappelé la récente déclaration du président du Conseil de sécurité des Nations unies qui a interpellé l’ensemble des parties à aller vers un accord de paix, se félicitant en outre que le processus d’Alger bénéficie du soutien de la communauté internationale et de l’ONU.

Nous sommes comptables devant la communauté internationale de ce que nous faisons pour accélérer le processus de la négociation afin de parvenir à l’objectif recherché, à savoir la paix et la réconciliation tant attendues et qui sont à notre portée», a ajouté M. Lamamra.

«Nous sommes convaincus que cet accord (de paix) n’est à notre portée (à) que si les uns et les autres faisaient l’effort d’aller à la rencontre de l’autre, de se monter compréhensif des personnes, des angoisses des réticences et des hésitations de l’autre. Nous sommes mandatés d’avoir cette ambition de faire la paix», a réaffirmé M. Lamamra.

Il a rappelé à ce propos que le nom d’Alger a souvent été associé à des «avancées et des percées historiques et spectaculaires» dans le règlement pacifique de situations de crises internationales et de conflits ayant longtemps séparé des pays frères ou des protagonistes au sein d’un même pays, soulignant qu’Alger «a toujours indiqué la voie du salut». Le processus des négociations intermaliennes qui en est à, son 5ème round, a été entamé en juillet 2014, rappel-t-on.