Le professeur Smaïl Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé invité hier au forum de DK News - grippe saisonnière : prévention Le vaccin avant tout

Publié par DK News le 18-02-2015, 18h53 | 179

Le directeur général de la prévention au ministère de la santé était l’invité du Forum de DK News pour une conférence –débat ayant pour thème : «Grippe saisonnière : le plan national de préparation, d’alerte et de riposte aux menaces sanitaires à potentiels épidémiques».

Des informations signalant les décès de personnes atteintes de la grippe ont favorisé un climat qui a occulté la réalité des actions des autorités sanitaires en matière de protection des populations.
Le professeur Mesbah a donc rappelé, s’agissant de la grippe saisonnière :

«2  millions de doses de vaccin ont été mises à disposition des structures de vaccination dès le mois de septembre passé. La campagne de sensibilisation a débuté  demandant aux personnes «fragiles» (personnes âgées, bébés, femmes enceintes...) de se vacciner dès le 15 octobre.

A la mi-décembre 80% des doses étaient utilisées et au 15 janvier 90% des vaccinés étaient «protégés.»  Néanmoins, les structures de santé, qui ont enregistré 187 hospitalisations à cause de complications, ont fait état de 20 décès. L’an dernier, il y a eu 237 cas et 27 décès.»

A épidémie annuelle, dispositif permanent

Le DG de la prévention au ministère de la Santé avait donné les chiffres de l’OMS : chaque année, il y a entre 300 et 500 millions de personnes touchées par l’épidémie de grippe saisonnière ; 250 000 à 500 000 décèdent.

«Chaque année, le dispositif algérien est ainsi mis en place : disponibilité du vaccin, sa distribution aux structures  habilitées pour la vaccination (le ministère vient de signer une décision qui autorise les structures de soins du secteur privé à la pratiquer sous réserve de respect des clauses du cahier des charges et notamment, la chaîne du froid).

Deuxième niveau «la surveillance et le suivi de l’épidémie et de la vaccination, avec les instituts de la santé publique et Pasteur, laboratoire de référence de la grippe accrédité par l’OMS» précise, M. Mesbah. Le suivi est quotidien dès lors que les structures de vaccinations sont au plus près des populations.

Vaccin annuel et efficacité

A la différence d’autres vaccins, à prise unique et définitive, celui de la grippe est annuel. D’où la stratégie adoptée. Les virus présents et connus en Algérie sont ceux de «l’influenza B, H3N2, H1N1». Le vaccin contient les 3 souches vivantes qui, inoculées, vont participer à réduire les complications de la grippe saisonnière. «Habituellement, le vaccin a une efficacité de 70%, cette année, aux USA, on a découvert qu’elle n’était que de 30%.

Il faut attendre pour avoir tous les éléments d’information et en tirer des conclusions. Dans tous les cas, la vaccination ne peut être stigmatisée. C’est le progrès le plus considérable en matière de protection contre les maladies» martèle le professeur Mesbah. Il ajoute :

«Il n’y a pas de doute que toute la campagne en cours, sous d’autres cieux, sert des enjeux économiques et bassement matériels. Le vaccin n’empêche pas la grippe, il réduit les risques de complication chez les personnes à risques.» «C’est le spectre du H1N1 qui est brandi. La réaction de l’opinion publique est positive ; elle montre l’attachement des Algériens au modèle de protection sanitaire par  ce moyen» se félicite, le professeur Smaïl Mesbah.

Vaccin de l’année

C’est à la fin de l’épidémie annuelle, vers la fin février, que l’OMS entreprend les études sur les caractéristiques du vaccin de l’hiver suivant «l’hypothèse est qu’il protégera contre les complications de la grippe saisonnière à 70%. »

De Sétif aux postes frontières

« Ce cas illustre parfaitement la permanence et la validité du dispositif mis en place depuis l’apparition des maladies à coronavirus, H1N1. Le ministère de la Santé a mis en place aux frontières des procédures d’alerte et de prise en charge des personnes présentant des accès fébriles à leur retour d’Arabie Saoudite.

C’était le cas du citoyen de Sétif qui a été hospitalisé à son arrivée sur le territoire national. Je précise que les hadjis, les pèlerins en Omra sont systématiquement interrogés à leur retour sur leur état de santé. «Des mesures sévères ont été prises par le ministre de la Santé pour renforcer les structures aux postes frontières du Sud :

1 milliard de dinars a été alloué  pour leur équipement et leur fonctionnement en collaboration avec toutes les structures présentes sur le terrain. Le conférencier annonce la création d’une structure laboratoire de haute sécurité sanitaire qui sera chargée des analyses sous haute protection ; elle sera dotée, bien sûr, de tous les moyens.

Préparation, alerte, prise en charge   des nouvelles menaces

« Jeudi dernier, à Ghardaïa, des experts ont planché sur les nouvelles menaces épidémiques  qui  préoccupent la communauté internationale à tous les niveaux. Ces nouvelles maladies exigent de se placer dans l’anticipation», le plus haut niveau de prévention et de protection quand les moyens sont organisés et préparés.

L’Algérie est prête

L’enrichissement de la palette vaccinale en Algérie avec 4 nouveaux vaccins contre la rubéole, les oreillons, les pneumocoques, la rougeole est l’illustration «de la démarche algérienne en matière de vaccination qui est, répète le professeur, une demande la population. »

La situation sanitaire de l’Algérie est bonne, sans être exceptionnelle. L’investissement colossal tend à être mieux rentabilisé et «l’ouverture sur le monde des médias, acteurs incontournables de la réussite d’une politique de santé, leur écoute de la population est précieuse pour les autorités sanitaires.»
Pour plus d’efficacité, les campagnes de sensibilisation du secteur seront «plus agressives.»

Par O. Larbi


Dispositif d’alerte et de riposte aux menaces sanitaires

 

Chaque année, la grippe virale est de retour. Pas seulement en Algérie, mais dans le monde entier. Chaque année, à chaque hiver, la grippe saisonnière fait des ravages. Elle a son lot de décès car il y a des virus foudroyants.   Tout se passe très vite.

Cette grippe virale n’est pas connue des populations. Ces dernières n’en connaissent pas les implications, ni comment la traiter, à part les achats d’antibiotiques faits en pharmacie.  Et pourtant, les vaccins antigrippaux existent et il n’y a pas de rupture de stock.

Comment résoudre cette problématique de la disponibilité des vaccins et de la négligence des populations alors qu’il s’agit de sauver ceux qui en sont victimes car vulnérables en tant qu’atteints de maladies chroniques. Pour nous en parler, le forum de DK News a invité le Pr Smaïl Mesbah pour une conférence-débat avec la presse. Le Pr est directeur général de la prévention au ministère de la Santé.

Il s’agit d’une infection virale qui se propage d’une personne à une autre, et ne fait pas de différence d’âge. Elle n’a pas de nationalité. Dans le monde, chaque année, nous apprend le Professeur, il y a 250 à 500 millions de cas de grippes enregistrés. 3 axes de travail enregistrés : la campagne de vaccination a commencé le 25 octobre de l’année 2014, plus tôt. C’est une campagne pour sauver 2 millions de personne à risque. Sont touchées, les personnes à risque atteintes d’une maladie chronique, celles âgées de plus de 65 années, des  adultes malades et des enfants, sans oublier les femmes enceintes.

Nous avons deux centres d’analyse à savoir l’Institut Pasteur et l’Institut de santé publique. L’Institut Pasteur possède un laboratoire aux normes internationales. Quel virus pour l’Algérie ?
Il en existe plusieurs.  Le B, le H3N2, LE H1N1+. Le dernier cas est enregistré à Sétif et s’est soldé par un décès.

Cette personne était rentrée d’Arabie Saoudite. Un dispositif important concerne les services de  sécurité aux  ports et aéroports. Pour ceux qui arrivent de ce royaume, des instructions sont données pour contrôler la présence de symptômes de l’infection.  Des instructions sont également données aux différents hôpitaux qui reçoivent des malades portant  des signes de maladie rentrés de l’Arabie Saoudite.

Par Said Abjaoui


La cAmpagne a débuté le 15 octobre dernier: Plus d’un million de personnes vaccinées contre la grippe en Algérie

 

Près de 2 millions de personnes à risques de complications ont été vaccinées contre la grippe saisonnière depuis le début de la campagne de vaccination en octobre dernier, a indiqué le Pr Messbah.

«90% des doses de vaccins ont été administrés depuis le début de la campagne en octobre aux personnes susceptibles de faire des complications à savoir les personnes âgées de plus de 65 ans, les enfants, les personnes atteintes de maladies chroniques et les femmes enceintes» a souligné Le Pr Mesbah.


Elle tue plus que le virus Ebola: La grippe fait 500 000 victimes par an dans le monde

D’après l’Organisation mondiale de la Santé, la grippe saisonnière fait chaque année entre 250 000 et 500 000 victimes. Le virus qui touche entre 300 et 500 millions de personnes dans le monde est encore plus meurtrier que la fièvre hémorragique à virus Ebola.

«Depuis le début de l’épidémie, 20 personnes, pour la plupart atteintes de maladies chroniques, sont décédées suite à des complications liées à leurs maladies. Ces cas de décès sont imputés uniquement aux trois formes de grippe saisonnière (B, H312 et H1N1 ) qui sévissent actuellement dans le pays et non à la grippe aviaire ou porcine», a précisé le Pr Mesbah.   

Vaccin antigrippal: Efficace à 70%

Unique moyen de prévention contre l’apparition de la maladie, le vaccin antigrippal réduit les risques de complications à plus de 70%, a indiqué le Directeur général de la prévention au ministère de la Santé.

«Aux USA, le vaccin de cette année n’est pas très efficace car une nouvelle souche du virus est apparue, par contre en Algérie, le vaccin actuel qui agit sur les formes B, H312 et H1N1 correspond parfaitement aux virus qui sont répondus dans le pays» a indiqué le Pr Mesbah.


Postes frontaliers: 1 milliard de DA pour le renforcement du contrôle sanitaire

Pour faire face à la menace de la fièvre hémorragique à virus Ebola, le ministère de la Santé a dégagé une enveloppe financière de 1 milliard de DA afin de renforcer les moyens de contrôle sanitaire au niveau des postes frontaliers terrestres, aériens et maritimes. Le dispositif de veille mis en place au niveau de ces points permettra de prendre en charge rapidement tout cas suspect afin d’éviter la propagation de la maladie.
par R. Rachedi