Université d’Oran : acquisition de documents interdisant des textes théâtraux algériens appelant à la libération

Publié par DK News le 19-02-2015, 15h53 | 21

Le laboratoire «archives de l’histoire du théâtre» du département des arts de l’université d’Oran a récupéré plus de 1.500 procès-verbaux de la police coloniale française interdisant des textes théâtraux algériens qui appelaient à la libération du pays et à la lutte contre le colonialisme, a-t-on appris mercredi auprès du directeur du laboratoire.

Le chercheur universitaire Mirat Laid a indiqué, en marge d’une journée d’étude sur la guerre de libération dans le théâtre algérien, organisée à l’université d’Oran à l’occasion de la commémoration de la journée nationale du chahid, que la police coloniale française lisait des £uvres dramatiques et interdisait tout texte abordant la libération, le colonialisme ou l’identité nationale.

Ces procès-verbaux, que le laboratoire a récupéré auprès de l’Institut du théâtre de France, reflètent la censure exercée par le colonisateur français sur les créateurs algériens pour les emêcher de s’exprimer en toute liberté sur la souffrance du peuple algérien, sa volonté de  préserver son identité nationale et son refus du colonialisme en interdisant la publication de leurs £uvres, a ajouté le chercheur.

En pareille situation, les dramaturges algériens recouraient à d’autres méthodes pour présenter leurs £uvres traitant de thèmes ordinaires mais véhiculant des idéaux de liberté, d'indépendance et de lutte contre le colonialisme, a-t-il encore indiqué.

Pour sa part, le professeur Lakhdar Mansouri du département des arts a rappelé que le théâtre algérien avait joué, dans les années 50, un grand rôle pour faire connaitre la glorieuse révolution de libération nationale et dénoncer les affres du colonialisme, soulignant que les oeuvres théâtrales sur la révolution, le combat héroïque de chouhada et les sacrifices du peuple algérien produites après l’indépendance se sont caractérisées par une placidité et des répétitions leur faisant perdre tout attrait.

L’universitaire Anwal Tameur du même département a tenté, de son côté, une critique au texte théâtral «El Djamilate» mis en scène par la comédienne Sonia et écrit par la romancière Nadjet Tibouni et qui traite du rôle de la femme algérienne durant la guerre de libération nationale et sa forte participation à la lutte contre le colonialisme.

Cette journée d’étude, organisée par le département des arts de la faculté des lettres, des langues et des arts d’Oran, a été marquée par une série de communications animées par des universitaires d’Oran, de Sidi Bel-Abbès, de Mostaganem et de Saida.