USA : La conservation des organes prélevés enjeu principal d'un sommet mondial aux Etats Unis

Publié par DK News le 23-02-2015, 16h07 | 42

La conservation des organes prélevés aux fins de transplantation sera le principal enjeu du sommet mondial qui s’ouvrira mardi à Palo Alto (Etats-Unis), en présence de spécialistes et chercheurs en médecine de  transplantation d'organes des quatre coins du monde, a indiqué à l'APS, le médecin algérien Zaki Allal.

«Il s’agit d’une première mondiale durant laquelle des éminences en matière de transplantation d’organes se pencheront sur les méthodes permettant d’aboutir à une conservation plus longue, voire illimitée  dans le temps, des organes prélevés aux fins de transplantions», a précisé le Dr Allal, membre fondateur de l'Organ Preservation Alliance (OPA), initiateur du sommet.

Outre les organes vitaux comme le rein, le c£ur, foie, etc, le processus de conservation concernera également d'autres systèmes de tissus et qui feront l’objet de recherche lors de cette rencontre mondiale, a ajouté l'expert algérien.Le Dr Allal assimile cette dernière à une «compétition culinaire» où les candidats se disputeront la meilleure «recette», celle de la méthode la plus performante à même d’assurer une meilleure longévité aux organes prélevés aux fins de greffes.

Le co-fondateur de cette institution affiche un optimisme convaincu quant aux chances d’atteindre ce défi ou tout au moins de s’y rapprocher : «D’ici quatre ou cinq ans, les chercheurs auront effectué une percée certaine dans le domaine de la préservation des organes», a-t-il assuré, expliquant que l’évolution consisterait à pouvoir mettre en place des banques de cellules, à partir de prélèvements effectués sur les personnes vivantes.

«On aura ainsi relevé le défi de prélever des cellules dès le premier âge pour constituer une sorte de carnets d’organes, qui évoluera avec la personne concernée. En cas de nécessité, la technologie permettra de recréer les organes endommagés à partir de ces cellules précédemment prélevées», explique le jeune médecin.

«Jusque-là, les médecins n’ont pu geler ou conserver, pour une longue durée, que les petites cellules humaines comme les ovules ou embryons, cartilages, mais le grand défi est de pouvoir le faire avec les organes vitaux», a-t-il dit, citant les situations liées aux accidents de la circulation.«La durée d’un organe prélevé étant seulement de quelques heures, comment faire alors lorsqu’un malade qui a besoin d’être transplanté et habitant dans une wilaya éloignée reçoive le greffon depuis Alger. Le temps que le tissu lui parvienne, il serait trop tard !», a-t-il regreté.

Aussi, celui qui s’est nourri à la médecine du «futur» escompte-t-il, en compagnie des membres de sa start-up, des avancées qui mettraient définitivement fin aux limites actuelles des méthodes de conservation des greffons, l’immense enjeu étant de sauver davantage de vies humaines.
Le sommet mondial de Palo Aalto est financé à hauteur de 3 millions de dollars par le ministère de la Défense US qui débloquera, pour la première fois, une telle somme pour la recherche dans le domaine de la transplantation d’organes.

«S’ils l’ont fait, c’est qu’ils sont conscients de l’importance de l’enjeu que cette question comporte, dans un contexte international pour les USA marqué par des interventions militaires dans des zones de conflit dangereuses, supposant la perte de vies humaines ou des blessés plus nombreux dans les rangs de leur armée», a-t-il argué.

Le parcours du Dr. Zaki Allal, seul algérien, arabe et africain à faire partie de la start-up à but non-lucratif, est pour le moins atypique : A moins de 30 ans, il aura accompli ce que la majorité de sa génération aurait réalisé bien plus tard. Ayant été baigné depuis sa plus tendre enfance dans un milieu médical, il était pour ainsi dire logiquement prédestiné à s’y émerger à son tour.

«Que de fois je me suis blessé la main en manipulant le bistouri de mon père alors que j’avais à peine 5 ans !. Il était donc normal que je choisisse cette voie, mon oncle, mes deux frères sont également médecins», raconte-t-il.Originaire de Tlemcen, son cursus universitaire se fera à la faculté de médecine d'Oran avant qu’il ne se poursuive à l’étranger, dans notamment les prestigieux campus de Oxford (Royaume-Uni) et de Harvard (USA) où il a l’opportunité de mettre en forme sa passion.

Bouillonnant d’énergie et de créativité, Zaki Allal a plus d’une corde à son arc : tout petit, il se découvre un talent d’artiste, plus précisément de pianiste, et qui sera propulsé à la faveur d’un concours organisé en 2011 en Algérie avec pour finalité de déceler de jeunes prodiges.

Il figurera en tête du palmarès et de nouvelles perspectives de perfectionnement de son aptitude artistique à l’étranger s’ouvrent à lui. Parallèlement à cela, il poursuit son exploration de la médecine en «3 D» (3 dimensions), loin des méthodes classiques et orthodoxes qui demeurent en vigueur ailleurs, mais qui deviennent caduques dans un pays comme les USA où cette discipline évolue sans cesse et de manière plus accélérée qu’ailleurs.

«J’ai eu ainsi l’occasion de rencontrer des sommités mondiales dans leur spécialité qui pratiquent une nouvelle approche de la médecine et qui ont stimulé ma curiosité par des encouragements personnels et du contenu. Des professeurs en préretraite qui ne croient plus en la médecine traditionnelle, en l’anatomie linéaire, mais qui avaient opté pour la 3D, la médecine du futur, du virtuel, de la robotique, etc. Qui cherchaient à démocratiser la recherche en médecine régénérative», explique le Dr Allal.

A l’université de San Francisco (Californie), le jeune médecin «s’éclate» dans un campus où «il est simple de faire n’importe quelle expérimentation scientifique», en louant un laboratoire grâce à l’existence d’un environnement qui encourage la recherche scientifique, poursuit-il.

Son intérêt pour les problématiques de la préservation des organes et le défi entourant leur longévité le conduira à cofonder l'OPA, une start-up à but non lucratif au centre de recherche de la NASA, au ceur de la Silicon Valley. A travers cette institution, il ambitionne, avec ses collègues occidentaux, de révolutionner le monde de la médecine, et plus spécialement le domaine de la transplantation et de la médecine régénérative.