Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al Arabi, a affirmé que le monde arabe était confronté à des menaces potentielles essentiellement liées à l'extrémisme et qui en appellent à une révision globale des processus de la vie sociale pour cerner les «lacunes».
«Le fanatisme religieux et l'extrémisme intellectuel figurent parmi les sujets récurrents qui éreintent les sociétés arabes car représentant une menace potentielle qui ne cesse de peser sur leur développement et progrès, a indiqué M. al Arabi dans son intervention lors de la conférence sur «La sécurité régionale et les défis auxquels fait face le monde arabe», tenue lundi au siège de la Ligue arabe, ajoutant qu»'ils ont été longtemps un facteur majeur de dislocation et d'effritement du tissu social et une source première de violence, de terrorisme et de sous-développement à travers l'histoire». Il a précisé que les mouvements terroristes qui perpètrent, sous couvert religieux, les crimes les plus abjects constituaient «les sujets qui se posent avec acuité actuellement de par l'ampleur de leur dangerosité et de leur impact.
Il a souligné que ces organisations terroristes avaient connu ces trois dernières années (2011/2014) des changements qualitatifs pour devenir des «armées structurées» qui font main basse sur des territoires et possèdent des armements lourds (chars, blindés, missiles...) chose qui n'était pas à la portée des organisations terroristes durant le dernier tiers du 20e siècle».
«L'évolution qualitative qui a accompagné les organisations terroristes dans plusieurs pays arabes a accru leur potentiel de combat et leurs capacités organisationnelles en matière de recrutement, de mobilisation et d'exploitation des conflits apparus dans la région pour en faire des conflits armés des plus sanglants pesant de tout leur poids sur la sécurité nationale de l'ensemble de la région, a-t-il soutenu avant de dire que les développements survenus dans les pays arabes qui font face à des conflits armés ont donné à ces organisations davantage de poids qui s'est traduit par leur pouvoir d'entamer le tissu social de ces pays aux plans doctrinal, confessionnel et tribal».
D'autre part, le premier responsable de l'organisation panarabe a précisé que la lutte contre l'extrémisme intellectuel et les organisations terroristes requérait la mise au point d'une stratégie globale empreinte d'efficacité et de puissance qui sera élaborée par l'ensemble des forces vives de la société à travers un dialogue élargi avec la participation d'institutions gouvernementales concernées, d'organisations civiles, d'intellectuels, d'experts et d'hommes politiques afin de rechercher le moyen idoine à même d'en définir les priorités et objectifs.
Il a fait remarqué également que cette conférence qui regroupe des intellectuels arabes, toutes obédiences confondues, s'inscrivait dans le cadre des efforts visant à cristalliser de nouveaux paramètres nécessaires à l'élaboration d'un projet de renaissance global qui ne sépare pas l'aspect intellectuel du politique ni le culturel du social.
Il prônera la modernisation des programmes d'éducation dans les écoles et d'enseignement dans les universités et tendra à élever le discours religieux et à freiner les défaillances propagées par les médias dans le cadre d'une approche élargie qui réunira toutes les tendances et visions pour en faire un facteur de progrès de la Nation, de lutte contre le terrorisme et de réhabilitation des valeurs de justice, d'équité, d'égalité, de citoyenneté et de renforcement des bases de la bonne gouvernance.
«Les conséquences néfastes sur certains pays du monde arabe dictent l'impératif de revoir le système intellectuel arabe dans son intégralité y compris le fiqh, l'interprétation, la culture, l'enseignement, l'information, les arts et les lettres tout en définissant des approches susceptibles de débarrasser ce dernier de tout fanatisme ou extrémisme qui ont généré des mécanismes de sous-développement et de déchéance culturelle sans précédent.
Enfin, M. al Arabi a souligné le rôle de la Ligue arabe dans ce sens, rappelant la résolution du conseil ministériel lors de sa 142éme session, et relative aux défis qui se dressent devant la sécurité nationale arabe et les dispositions à prendre pour faire face à l'extrémisme et aux organisations terroristes à leur tête l'organisation autoproclamée Etat Islamique (EI-Daech). La résolution souligne par ailleurs, l'urgence de formuler des propositions précises et des mesures pratiques pour venir à bout du terrorisme.
APS