Présidentielle et législatives au Soudan : La campagne débute sur fond de boycott

Publié par DK News le 24-02-2015, 17h54 | 32

La campagne électorale pour les scrutins présidentiels et législatifs prévus du 13 au 15 avril prochain au Soudan a débuté ce mardi pour laquelle le Président sortant Omar el-Béchir est pratiquement assuré d'être réélu en raison du boycott que ses adversaires comptent mettre en place.

Selon la Commission électorale nationale (NEC), 13.600.000 de personnes sont inscrites sur les listes électorales, pour une population estimée à 35 millions d'habitants.

Le parti d'Omar el-Béchir, à la tête du pays depuis 25 ans, le Parti du Congrès national (PCN) doit tenir dès mardi matin son premier meeting à Khartoum, un acte que ne comptent pas poser les 14 autres candidats, selon la NEC.

Aucun des principaux partis d'opposition, le DUP ou le parti Oumma, n'alignent de candidat pour la présidentielle. Leurs leaders ont lancé un appel au boycott des élections comme ils l'avaient déjà fait en 2010.

Une campagne électorale limitée

En effet, l'opposition a signé, en décembre dernier, un accord baptisé «Appel du Soudan» dans lequel elle réclame «un gouvernement de transition garant de la tenue d'élections impartiales». Certains vont même plus loin en lançant une pétition afin qu'Omar el-Béchir quitte le pouvoir.

«Nous ne disons pas que nous voulons que personne ne vote, nous offrons juste un espace à ceux qui veulent dire non», explique Rabah al-Mahdi, fille du chef du parti d'opposition Oumma et membre du comité responsable des médias pour l'Appel du Soudan.

Pour certains, c'est une élection à un candidat. «Les autres candidats ne sont même pas vraiment connus du public, ils n'appartiennent pas aux principaux partis politiques, donc je pense que c'est une élection à un candidat», estime Khaled al-Tijani, ancien rédacteur en chef d'un quotidien soudanais.

Violences sans sans fin au Darfour

Les forces soudanaises ont lancé en novembre une offensive au Darfour ainsi que dans les Etats du Nil Bleu et du Kordofan-Sud qui connaissent encore la guerre pour tenter d'y défaire l'insurrection qui s'oppose depuis 2003 au gouvernement de Khartoum.

La plupart des combats ont eu lieu dans la zone montagneuse de Jebel Marra. Des milliers de personnes sont chassées de chez elles chaque semaine par les violences. En deux mois, les combats entre les forces armées  soudanaises et les rebelles au Darfour ont chassé de chez elles plus de 41.000  personnes, selon l'ONU.

«Les organisations humanitaires ont recensé les besoins de 41.304 personnes déplacées» au Nord-Darfour et dans la zone de Jebel Marra, a précisé le bureau des Affaires humanitaires de des Nations unies (OCHA) dans son bulletin hebdomadaire.  En une décennie, plus de 300.000 personnes sont mortes et 2,5 millions ont été déplacées, toujours selon des chiffres de l'ONU.