Energie : Bruxelles veut en finir avec la dépendance du gaz russe

Publié par DK News le 27-02-2015, 15h31 | 28

Les Etats membres de l'Union européenne (UE) songent à une stratégie pour réduire leurs dépenses et leur dépendance en matière d'énergie d'envers la Russie, et une première discussion est prévue le 6 mars, selon la commission européenne.

La commission a présenté mercredi une série d'actions pour réduire la facture des achats d'énergie de l'UE et la dépendance du gaz russe. L'Europe n'a en outre pas échappé aux aléas de la crise en Ukraine. La situation dans ce pays prive l'ensemble des parties d'une dynamique nécessaire, sachant que la major-partie de ces achats soit 85 milliards de mètres cubes arrivent via l'Ukraine.

Le reste des achats de gaz à la Russie est acheminé par les gazoducs Nord Stream, Yamal et Blue Stream, qui contournent tous l'Ukraine. Limiter la dépendance d'envers la Russie et faire baisser les prix, c'est, en effet, l'une des priorités de Jean-Claude Junker, président de la Commission de l'UE.

Il s'agit d'un chantier colossal pour l'UE qui prévoit l'organisation la fin de l'année de la conférence mondiale sur le climat à Paris, une échéance cruciale, puisque, l'un de ses objectifs assignés est de limiter les dégats liés au dérèglement climatique dû à l'usage des énergies fossiles. Pour rendre l'Europe moins dépendante du gaz russe M.Junker estime à plus de 1000 milliards d'euros les investissements nécessaires sur cinq ans et 2000 milliards d'euros sur 10 ans.

Dépendance énérgitique: des chiffres et des enjeux

«L'UE dépense chaque jour un milliard d'euros pour ses achats de combustibles fossiles (pétrole et gaz)», a souligné le commissaire à l'énergie et au Climat Miguel Arias Canete lors de la présentation de cette stratégie à la presse.

Trois communications ont été adoptées et présentées mercredi par l'exécutif bruxellois dirigé par Juncker: une stratégie pour créer une Union de l'énergie, une communication sur les interconnexions électriques et un point sur les négociations climatiques. Une première discussion est prévue au niveau des ministres de l'Environnement le 6 mars.

L'UE a de gros problèmes, elle importe plus de la moitié de ses besoins en énergie, 90% de son parc de logements ne respecte pas les normes d'efficacité énergétique et 94% de ses moyens de transports dépendent des produits du pétrole (essence, fioul), dont 90% sont importés, souligne une note de la Commission européenne, estimant que la facture est énorme.

L'Union européenne a importé 53% de sa consommation en énergie (gaz et pétrole) en 2014 pour un coût de 400 milliards d'euros.L'UE achète 300 milliards de m3 de gaz chaque année pour sa consommation, dont 125 milliards de m3 au seul groupe russe Gazprom. Les achats de gaz à la Russie représentent 39% des importations de gaz de l'UE et couvrent 27% de sa consommation.

M. Canete a rappelé que six pays de l'UE n'ont qu'un seul fournisseur, la Russie. Avec son important potentiel en matière d'énergie, la Russie ne peut pas être exclue des prévisions de l'UE en la matière. «La Russie restera un grand partenaire et fournisseur de l'UE», a-t-il relevé.

Il a aussi fait savoir que «l'Europe perd 40 milliards d'euros chaque année faute de marché de l'électricité totalement interconnecté». Douze pays ne sont pas connectés au marché européen de l'électricité.

D'importants investissements estimés par la Commission européenne à 40 milliards d'euros d'ici à 2020 seront nécessaires pour réussir ce seul objectif de 10% d'interconnexions pour l'électricité. Au total, plus de 1.100 milliards d'euros doivent être mobilisés pour les infrastructures énergétiques dans l'UE.

Les coûts de électricité pour les entreprises sont supérieurs de 40% à ceux des Etats-Unis et ceux du gaz sont entre 3 et 4 fois plus élevés. Un objectif de 10% d'interconnexions électriques en 2020 dans l'UE doit permettre de réduire ces coûts.