Internet et sécurité publique : L’information en atout majeur

Publié par Par Samy yacine le 01-03-2015, 15h45 | 36

Tout le monde admet que les technologies de l’information et de la communication  apportent beaucoup à la sécurité du citoyen, en permettant de meilleures conditions de collecte et d’échange des données. La police américaine va un peu plus loin que cela en expérimentant  une large couverture des scènes de délits par … les réseaux sociaux.

Les relations du président Obama avec le monde de l’internet et des nouvelles technologies sont connues de tous, d’aucuns diront même qu’un bonne partie du cyberespace américain lui est acquise lui conférant ce qui est communément désigné comme un nouvel e.pouvoir.

La mobilisation des géants de l’internet, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) dans les questions de défense et de sécurité des Etats Unis n’est plus un mystère, notamment depuis que l’agent Edward Snowden noua commencé à  nous  renseigner sur l’étendue et les modalités de la collaboration qu’ils ont tissée avec les services de renseignement américains.

En grande partie, la lutte contre le terrorisme passe par un contrôle accru des communications et échanges sur les autoroutes de l’information, ceci non seulement aux Etats Unis mais également en Europe où des demandes de collaboration ont été formulées à ces multinationales de l’internet.

L’on sait en effet que les mastodontes de l’internet américains ont bâti des modèles économiques reposant sur la monétisation des données personnelles,  devenues une véritable mine d’or de la nouvelle économie numérique. Au point que pour un pays comme la France, on pouvait lire, il y a quelques temps dans un papier de presse que Google en connaissait davantage sur les Français que l’Insee, organisme chargée des statistiques.

En retour, le président Obama que l’on dit devoir son élection, en partie, au monde des technologies et de l’internet, n’oublie pas, quand l’occasion se présente de retourner l’ascenseur, en défendant le modèle des sociétés californiennes qui constituent un noyau névralgique du  système hégémonique américain.  Face aux Européens engagés dans des procédures d’enquête, notamment contre Google, pour mettre un peu d’ordre dans la gestion des données personnelles et de la  vie privée, le président Obama vient d’envoyer une flèche bien acérée, en l’accusant de protectionnisme.

Dans une récente déclaration faite à Recode, un magazine en ligne dédiée aux   technologies de l’information et de la communication, il a estimé que les entreprises européennes « ne peuvent pas rivaliser avec les nôtres, essaient essentiellement d'empêcher nos entreprises de fonctionner efficacement», peut on lire sur le site d’information www.slate.fr  dont le journaliste considère qu’à l’heure « où, dans l'espace militaire, les Etats-Unis se tournent vers l'isolationnisme, sur le plan du cyberespace, ils affirment leur volonté d'hégémonie internationale ».

 En effet, les événements de septembre 2001 ont engendré pour les dirigeants américains une novelle doctrine de  sécurité nationale, traduite par un arsenal juridique et institutionnel impressionnant ; au cœur duquel les technologies de l’information et de la communication, et particulièrement internet, jouent un rôle crucial.

Cette nouvelle stratégie est assimilée par le site slate.fr à « un virage très intelligent: la sécurité américaine passe de plus en plus par le contrôle du Net, les guerres deviennent des cyberguerres. »

Cet arsenal sécuritaire, encadré par une série de lois et d’accords avec les sociétés de l’internet, mobilisées pour la surveillance et le contrôle de la circulation des informations, donne un système opérationnel qui semble procurer, d’après ce même site     « une surveillance complète et systématique des communications entre toutes les formes d'ordinateurs et de téléphones sur l'ensemble de la planète permet ensuite l'élimination des ennemis par drone, plus sûrement et avec moins de risques que la guerre classique ou l'envoi de commandos au sol. »

L’apport de l’outil internet et des applications web ne s’arrête  pas là puisque même en local, la police américaine semble  de plus en plus encline à y puiser du ressort dans l’accomplissement de ses missions.

Traditionnellement la traque du crime passe, pour un policier, par  un travail de terrain pour la collecte de données avant leur analyse et d’éventuelles actions. Mais d’après le quotidien français lemonde.fr, « C’était avant.

Avant que la police de Chicago, une des villes américaines les plus violentes, ne se dote d’un nouveau système pour combattre la délinquance voir l’anticiper, digne d’une nouvelle de science-fiction, baptisé «The New Dragnet» (la nouvelle souricière) ».

Cette expérience technologique donnerait ainsi la possibilité à la police «ce que les gens pensent, disent et font », nous apprend le journal, au point d’être ainsi avertie et avisée en temps réel dès que quelque chose se passe dans un quartier de a ville.

En fait, le système offre à la police la possibilité d’accéder à toutes les données circulation sur les réseaux sociaux pour les recouper et pouvoir ainsi y déceler des tendances susceptibles de l’aider à relier des faits, propos ou personnes,  au délit.

Il n’a certainement pas tort ce sergent interviewé par une chaine de télé locale de penser «que les possibilités sont infinies avec le développement des réseaux sociaux. Cette surveillance va grandir de façon exponentielle...»

Repris par  le site lemonde.fr qui se fait néanmoins l’écho de profondes inquiétudes  de défenseur des libertés individuelles et de la vie privée à l’instar de cette universitaire qui lui déclare : «C’est très dérangeant de savoir que la police utilise maintenant ce que vous aimez sur les réseaux sociaux pour prévoir si vous allez commettre un crime»