A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le cancer, le Forum de DK News a abrité hier une Conférence sur «Les perspectives dans la prise en charge du cancer» -Équipement anti-cancéreux: La fin des inquiétudes ?

Publié par Said Abjaoui le 05-02-2014, 19h30 | 60

Journée mondiale de la lutte contre le cancer. Algérie. Un fléau. 45 000 cas nouveaux malades par  an. La moitié meurt chaque année. Pratiquement, chaque famille est confrontée à ce mal.

C’est dire que tout le monde s’y intéresse. A tout âge. Il n’y a pas de loi de sélection. Les enfants comme les adultes. Quand la maladie est bien installée, c’est la double douleur. Douleur pour le malade.  D’abord, celle d’une mort sociale qui est morale. Ensuite celle de la douleur physique qu’on ne sait pas évaluer. On dit qu’il n’y a pas de politique de douleur. Celle-ci fait partie du cancer. Fatalité ?

Très récemment, c’était la grande inquiétude. Pas de médicament, pas assez de machines de radiothérapie. Ce déficit constituait l’objet de grands débats et également et d’accusations de mauvaise gouvernance. Il semble qu’aujourd’hui ; les autorités ont réussi à «désinquiéter» les malades, ou plutôt les populations, car on annonce la prise  en place  de nouveaux équipements de radiothérapie. Fin des inquiétudes, des angoisses ? 

Toute maladie aussi grave, aussi conjurée, démoralise et nécessite un accompagnement psychologique. Les familles des malades ont besoin, elles aussi, d’accompagnement psychologique. Un plan cancéreux existe sous forme de propositions. Le ministre l’a reçu pour en amorcer le processus de mise en place et de début de prise en charge sur le terrain médical.
Puis, prise en charge effective. Avec toutes les insuffisances. Morale. 70% de cas de chirurgie sont opérés dans le secteur privé. 

Le cancer donc n’est pas n’importe quelle maladie. Il suscite des appréhensions que prennent en charge nos médecins avec un engagement humanitaire. Ils sont tous disponibles pour transmettre des messages aux populations et aux institutions par le biais de la presse.

C’est ainsi que d’éminents professeurs ont accepté les invitations du forum du quotidien DK News pour animer une conférence-débat portant sur le thème «Les perspectives dans la lutte contre le cancer ». Etaient conviés les professeurs Kamel Bouzid, chef du service de l’encologie au Cmpc du CHU Mustapha, Mohamed Oukil, chef de service de l’encologie au CHU Beni Messous, Rabah Ferhat, chef de service de l’encologie au CHU de Tizi-Ouzou, le docteur Kettab Hamida, secrétaire générale nationale de l’association Amal, M. M.S. Bali, physicien médical, directeur-général adjoint Ahena Medical Center de Constantine.   

Le professeur Bouzid d’emblée donna quelques aperçus du plan cancer dont l’étude fut confiée au professeur Zitouni. Ce plan achevé sur le plan des propositions et recommandations a été remis au ministre. Il s’agit de prendre des mesures de façon optimale sur le territoire national pour répondre aux demandes de façon rationnelle sur le lieu-même où la demande est formulée. Il s’agit également d’assurer les meilleurs coûts de façon optimale. Le plan prévoit de faire en sorte que le traitement soit accessible à tout le monde.

D’autre part, le coût de prise en charge varie selon l’étape de la maladie. 300 000 dinars par personne quand la maladie est précoce et 5 millions de dinars par personne quand la maladie est au stade avancé. Multiplions par 45 000 nouveaux malades par an, et nous aurons une idée sur le coût total.

Concernant la prise en charge par la sécurité sociale, sachant que l’imagerie par exemple et d’autres services ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, et à ces services ajoutons la radiothérapie et la chimiothérapie effectués dans le secteur privé alors que le budget de la Cnas est le produit de nos cotisations. Question qui se pose et qui n’a pas encore reçu d’explication. Pourquoi accepter de payer le secteur privé à l’étranger par le biais des transferts et refuser de payer le secteur privé national pour les mêmes opérations que celles effectuées en direction de l’étranger ?

D’autres questions sont également posées et peuvent être prises en charge dans le cadre de la loi sanitaire qui nécessite son adaptation. C’est le cas par exemple des pesticides qui sont cancérigènes, des textiles avec des composants pouvant être cancérigènes. 

Revenons après cette parenthèse à la Cnas. Pourquoi prendre en charge les dyalises et non le traitement pour les cancéreux?  A Oran, pour la thérapie, le RDV est pour l’année 2018. Pour un examen de mammographie, le RDV est pour l’année 2018. Même question que tout à l’heure. Si la Cnas acceptait de payer le secteur privé algérien au lieu du secteur privé étranger, cette sorte de service serait offerte au point où il n’y aurait pas tant de déficit en matière de radiothérapie.

Le Dr Bali a mis l’accent sur les ressources humaines, dans le domaine de la formation à la physique médicale. Une machine de radiothérapie est une petite usine qui nécessite du personnel de haute qualité. Il ne suffit pas d’importer la machine. L’université va former dans ces spécialités par le biais des masters.