Châtiments corporels sur les enfants : La France se fait «tirer les oreilles»

Publié par Par CEM le 03-03-2015, 17h46 | 480

Un débat sensible pour les familles françaises risque de ressurgir en France à la faveur d’une  récente  décision  de Conseil de l’Europe condamnant la France pour  une absence de corpus législatif  prévoyant une  interdiction suffisamment explicite des châtiments corporels infligés aux enfants.

Le fait nouveau dans ce nouvel épisode est que la condamnation a été obtenue sur requête d’une association anglaise, l’Association pour la protection des enfants Approach.

Le site du quotidien lemonde.fr qui revient longuement sur cette affaire estime que pour cette fois-ci, « aucune amende n’est prévue, mais le symbole est important». En effet la législation française laisse une marge à l’interprétation tout comme elle laisse faire un certain ‘’droit de correction’’, comme le signale lemonde.fr   qui prévoit que cette décision «va relancer un débat très sensible en France ».

La décision reste encore à confirmer par le Conseil de l’Europe et pourrait ouvrir la voie à une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme, qui a déjà été saisie de plaintes, selon lemonde.fr, citant les propos du docteur  Gilles Lazimi, médecin et coordonnateur de la campagne contre les violences éducatives de la Fondation pour l’enfance, selon lequel  il est anormal que «dans un pays comme la  France, on n’a pas le droit de frapper des animaux mais on peut frapper des enfants».

Le gouvernement français a réagi par la voix de  la secrétaire d’Etat à la Famille, Laurence Rossignol, disant à l’AFP, après la lecture d’un article rapportant cette nouvelle, qu’elle était effectivement totalement acquise à une éducation sans violence, mais que le sujet avait plus besoin d’un travail d’information et de sensibilisation que d’une loi.

Il est vrai que la question est sensible, dans un pays  où, relève lemonde.fr,  «la plupart des Français ont reçu des corrections de leurs parents, en ont donné, et la très grande majorité (80% selon les derniers baromètres), sont hostiles à une interdiction».

Certains avancent en effet l’hypothèse selon laquelle une interdiction par la loi pourrait contribuer à affaiblir encore davantage l’autorité des parents, déjà suffisamment mise à mal. Peut être que c’est là, la bonne raison.