Bissau: José Mario Vaz demande la conclusion de l'enquête sur l'assassinat du président Vieira en 2009

Publié par DK News le 04-03-2015, 16h45 | 64

Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a demandé mardi la conclusion des enquêtes sur les assassinats politiques commis il y a cinq ans, dont celui du chef de l'Etat Nino Vieira et de son chef d'état-major, le général Batista Tagme Na Waie "L'atteinte à des biens fondamentaux comme la vie est susceptible de discréditer tout l'édifice judiciaire", a souligné le président Vaz dans un discours lors de la rentrée judiciaire.

"Il est impératif de conclure les dossiers sur les crimes contre le président Nino Vieira et le général Tagme Na Waie qui choquent non seulement le sentiment collectif du peuple bissau-guinéen, mais portent atteinte aux institutions de l'Etat", a-t-il estimé. Joao Bernardo Vieira, dit "Nino", avait été assassiné en mars 2009 par des militaires quelques heures après un attentat à la bombe ayant tué le chef de l'armée, le général Tagme Na Waie, apparemment pour venger ce dernier.

Une enquête a été ouverte mais n'a jamais abouti. Plusieurs officiers soupçonnés d'avoir trempé dans ces assassinats ont été arrêtés puis libérés un an après le drame, faute de preuves selon le parquet.
Le président Vaz a ajouté que les maux dont souffre la justice bissau-guinéenne étaient bien connus. "La voix populaire les appelle enrichissement illicite, corruption, népotisme et trafic d'influence", a-t-il dit.

"C'est un ensemble de mauvaises pratiques qui lèsent les droits des citoyens, mettent en cause l'équilibre et la paix sociale, affectent gravement notre capacité d'attraction pour les investissement nationaux et étrangers", a-t-il énuméré.

Les autorités judiciaires ont pour leur part déploré un manque de moyens humains et financiers.
"Sans des hommes préparés, à la hauteur des événements et des moyens adéquats à leur disposition, il ne faut pas s'attendre à des résultats", a déclaré le président de la Cour suprême Paulo Sanha. Le procureur général Hermenegildo Pereira a déploré "le manque chronique de moyens financiers pour les investigations, surtout quand il s'agit de crimes complexes".