Conflit au Soudan du Sud : les négociations de paix patinent à Addis Abeba

Publié par DK News le 05-03-2015, 16h29 | 24

Les négociations pour un accord de paix au Soudan du Sud n'ont donné lieu à aucune avancée jeudi lors de la session finale des pourparlers engagés à Addis Abeba, alors que l'ultimatum fixé par les médiateurs expire à minuit, a indiqué une source diplomatique.

«Nous faisons tout notre possible pour respecter l'échéance, mais de nombreux problèmes restent à résoudre. Beaucoup reste à faire», a confié un diplomate impliqué dans les négociations cité par l'AFP.

Les médiateurs est-africains ont donné aux chefs des deux camps belligérants, le président Salva Kiir et son rival et ancien vice-président Riek Machar, jusqu'au 5 mars à minuit (jeudi 21H00 GMT) pour parvenir à un accord de partage du pouvoir au sein d'un gouvernement de transition, censé mettre fin à la guerre.

Les deux hommes ont chacun boycotté l'ouverture de cette session de négociations, le 23 février, et n'ont commencé à s'entretenir directement que mardi, lors d'une réunion dans la capitale éthiopienne.
Jeudi matin, leurs pourparlers directs ont de nouveau été interrompus. 

«Les négociations directes reprendront cet après-midi après un entretien des deux parties avec les médiateurs», a assuré un porte-parole de l'Igad, l'organisation est-africaine médiatrice.

Le 23 février, à l'ouverture de cette 8ème session de négociations en un peu plus d'un an, Mesfin Seyoum, le médiateur de l'Igad, avait qualifié ces pourparlers de discussions de la «dernière chance».
Une extension des négociations au-delà de ce jeudi n'est pas envisagée pour l'instant.

«Donner une nouvelle échéance ne peut qu'affaiblir ces négociations. Nous concentrons nos efforts pour obtenir un accord aujourd'hui», a martelé un autre diplomate. Le Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre 2013 par des violences, qui, à l'origine, opposait une faction de l'armée fidèle au président Kiir à une autre, loyale à Riek Machar. Depuis, une vingtaines de groupes armés ou milices ont rejoint le conflit.

Aucun bilan officiel n'est disponible, mais des observateurs parlent de dizaines de milliers de morts. Plus de 2 millions de personnes ont aussi été chassées de chez elles par les combats et atrocités à caractère ethnique qui les accompagnent.