Centrafrique: La FIDH s'inquiète de l'impunité persistante

Publié par DK News le 06-02-2014, 17h18 | 23

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) s'est inquiété jeudi de l'impunité régnant en Centrafrique, estimant urgente la relance de l'institution judiciaire au lendemain du lynchage par des soldats centrafricains d'un homme, présenté comme un ex-rebelle.

«Cet événement (le lynchage) démontre qu'aujourd'hui comme il y a 6 mois on peut tuer en toute impunité en RCA», a déclaré à l'AFP le directeur Afrique de la FIDH, Florent Geel, en mission en Centrafrique.

«Il est donc urgent de réactiver la justice et d'enquêter sur les crimes quels que soient ceux qui les commettent, la Séléka (ex-rébellion), les anti-balaka (milices chrétiennes) ou les FACA (forces armées centrafricaines)», a-t-il insisté.

Mercredi, devant des dizaines de témoins, des militaires centrafricains ont lynché à mort un homme suspecté d'être un soldat rallié à l'ancienne rébellion Séléka, à l'issue d'une cérémonie officielle où la présidente Catherine Samba Panza avait célébré la renaissance d'une armée nationale, avaient rapporté les médias.

«La mise en place d'une cellule spéciale d'enquête et d'instruction chargée de ces crimes doit être une priorité du nouveau gouvernement pour tracer une ligne rouge et que les crimes ne restent pas impunis», souligné Florent Geel.

Comme le reste de l'administration, les tribunaux ne fonctionnent plus depuis la prise de pouvoir par la Séléka en mars 2013. Quant aux policiers et gendarmes centrafricains, ils ont déserté les rues de Bangui lors de l'offensive Séléka il y a presque un an, laissant l'anarchie s'installer dans la ville, même les commissairiats étant pillés et occupés par les rebelles.

Washington appelle à la fin «des violences confessionnelles» dans le pays

Les Etats-Unis ont de nouveau exhorté les Centrafricains à mettre un terme à leurs affrontements confessionnels, promettant leur appui au gouvernement de transition. «Cette violence confessionnelle doit cesser.

Le peuple de la RCA doit saisir l'occasion offerte par la nomination d'autorités intérimaires et par le fort appui international pour mettre un terme à la crise actuelle et œuvrer à une société stable et pacifique», a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Mme Jennifer Psaki.
«Cela ne pourra réussir que si toutes les parties se tournent vers l'avenir et brisent le cycle de violentes représailles», a insisté la diplomatie américaine.

La porte-parole faisait, dans son communiqué, référence à des «affrontements ces derniers jours à Boda qui auraient fait 75 morts, la plupart musulmans».Elle a également cité une attaque des ex-Séléka contre des habitants chrétiens de la ville de Bocaranga.
En outre, Washington a promis son «soutien aux efforts du gouvernement de transition pour mettre un terme au conflit».