Islam en France : Quêtes républicaines

Publié par cem le 05-03-2015, 20h18 | 37

A l’approche des élections départementales prévues les 22 et 29  mars courant,  le débat sur la place de l’Islam en France revient  par la voix de tous les bords politiques intéressés par cette question revenue au-devant du débat public depuis notamment les actes terroristes de janvier dernier.

Le site www.directmatin.fr nous apprend en effet que « cent seize actes anti-musulmans ont été recensés en France depuis les attentats parisiens perpétrés du 7 au 9 janvier, soit 110% de plus que ceux comptabilisés pour l'ensemble du mois de janvier 2014, a annoncé lundi l'Observatoire national contre l'islamophobie »

Pour sa part, le recteur de la Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, Dali Boubakeur, qui recevait à déjeuner le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a tenu à souligner dans son communiqué que  «depuis les attentats terroristes de début janvier, l'islam et les musulmans se retrouvent au centre du débat politique national autour du vivre-ensemble. Tous les partis politiques se sont emparé de cette question en faisant diverses propositions».

Nicolas Sarkozy a expliqué le sens de sa visite à la Mosquée de Paris  par son souci de travailler avec les représentants de la communauté musulmane pour trouver un terrain d’entente sur les conditions d’un vivre-ensemble intégrant toutes les identités, toutes les communautés, sans exclure aucun culte.

Au sortir d’un déjeuner qu’il a eu à la Mosquée de Paris, Sarkozy a fait savoir, d’après lepoint.fr : «Sur le voile, les prières dans la rue, la formation des imams, sur les discours de ces imams, sur les financements, nous nous retrouverons pour une journée de travail et nous essayerons de sortir un texte commun pour régler cette question dans l'apaisement».

Sur la même question, le président François Hollande, qui recevait des lecteurs du journal Le Parisien faisant savoir, sur leparisien.fr que «ce n'est pas l'islam qui est en cause, c'est le terrorisme islamiste qui utilise une religion de paix pour terroriser, tuer et massacrer».

De son côté, le Premier ministre Manuel Valls est allé à Strasbourg, accompagné de ses ministres de l’Intérieur et de l’Education nationale, pour défendre son idée et son plan pour un Islam de France, en promettant de s’occuper de tout ce qui «retarde un Islam de France».

Tout en rejetant l’idée de financements étrangers pour le culte musulman en France, Manuel Valls  s’est beaucoup axé sur la formation, estimant qu’il faut arriver à avoir «des aumôniers et des imams français, francophones, qui apprennent le français, qui aiment la France. Et qui adhèrent à ses valeurs. Et aussi des financements français », dans des propos repris par l’AFP.

Le texte du communiqué signé par Dalil Boubakeur rappelle que  «le CFCM, soucieux de l'avenir de l'islam en France, entend, de par son expérience et dans un esprit républicain, apporter toute sa contribution au débat national que le gouvernement a lancé.

Ce débat doit être mené avec sérénité avec l'ensemble de la classe politique en évitant tout amalgame et toute instrumentalisation».

Le parti d’extrême droite, le Front national est quant à lui  inaudible sur la question, y compris pour  s’expliquer sur les dérives islamophobes de certains de ses candidats qui se sont laissé aller à des propos condamnables, restés pourtant sans aucun rappel à l’ordre de la présidente Marine Le Pen.

A l’image de la candidate investie par le Front national dans l’Ariège et qui dans un tweet «compare notamment "l'Islam et les Mahométans" à la "peste bubonique du XXIe siècle" », lit-on sur le site  www.huffingtonpost.fr.

Ces propos ont suscité beaucoup d’indignation en France, sauf chez les invétérés de son camp politique, à leur tête Marine Le Pen.