Pourparlers UE/Cuba : des «différences d'interprétation» constatées

Publié par DK News le 06-03-2015, 16h16 | 19

L'Union européenne (UE) et Cuba ont constaté au terme de nouveaux pourparlers en vue de la normalisation de leurs relations des «différences d'interprétation» qui devront être discutées avant leur prochain rendez-vous prévu d'ici juin, selon un négociateur.

La troisième session de ces pourparlers lancés en avril 2014 en vue de conclure un «Accord de dialogue politique et de coopération» a été l'occasion «d'identifier des éléments d'interprétation différents qui doivent être dépassés ces prochains mois», a déclaré jeudi à la presse le négociateur en chef européen Christian Leffler.

Parmi les sujets particulièrement épineux, M. Leffler a notamment mentionné l'identification des acteurs de la coopération, l'interprétation du cadre légal de l'accord final et l'application des textes internationaux au niveau national. «Le gouvernement cubain est très sensible sur la question de la souveraineté.

Lorsque nous parlons de coopération», certaines questions «touchent à l'autonomie des structures nationales (...) Mais il est important pour nous d'arriver à coopérer avec toutes les composantes de la société cubaine», a-t-il ajouté.

En outre, a-t-il insisté, il est important pour l'UE que les deux parties «respectent et appliquent les instruments internationaux sans conditions préalables», en référence à plusieurs traités internationaux sur les droits de l'homme qui n'ont jamais été signés par l'île.

M. Leffler a toutefois souligné des «progrès importants et des avancées» surtout en matière de coopération, un des trois thèmes des discussions avec le dialogue politique et les relations économiques.

De son côté, le ministère cubain des Affaires étrangères a insisté dans un communiqué sur «le respect de l'égalité souveraine des Etats» et a appelé au respect du «principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats». Alors que les relations entre l'UE et Cuba sont officiellement suspendues depuis 2003, leurs représentants ont rouvert le dialogue à l'initiative des 28 de l'UE, décidés à changer de politique.

La proposition a été acceptée par Cuba souhaitant que l'UE abandonne sa «position commune», en vigueur depuis 1996, et qui conditionne la coopération européenne avec La Havane à des avancées démocratiques, notamment en matière de droits civiques et politiques. Pour rassurer la partie cubaine, les Européens assurent «ne pas négocier de mesures spécifiques dans ces domaines».