20ème anniversaire de Yahoo : Des vertes et des pas mûres !

Publié par Par Samy yacine le 08-03-2015, 17h07 | 45

Lancé le 2 mars 1995, le portail Yahoo, symbole fulgurant du développement du web, après avoir cumulé de nombreux ratages voit poindre à son horizon quelques lueurs d’espoir.

Un peu comme la plupart des histoires des start up californiennes, Yahoo a été l’œuvre de deux jeunes étudiants, David Filo et Jerry Yang  « qui devaient choisir un nom de projet commençant par un « Y » pour s'inscrire dans la nomenclature des projets informatiques de l'Université Stanford, affirment avoir choisi le nom à cause des « Yahoos », nom donné aux humains dans le dernier des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift » nous apprend l’encyclopédie en ligne wikipedia  qui ajoute que son nom correspond à l’acronyme « Yet Another Hierarchical Officious Oracle ».

Vingt ans après, David Filo explique sur son blog personnel, repris par le site du quotidien français leparisien.fr,  que "Notre ambition n'était pas de fonder une entreprise mais simplement de créer quelque chose d’utile […] Vingt ans plus tard, la raison d’être de Yahoo! est toujours la même."

Cependant beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette belle époque pour l’annuaire web vedette qui a vite fait de se transformer en société de services internet, avec notamment un portail web. D’autres opérateurs sont venus après lui, à l’image de Google et Facebook qui ont raflé la mise, laissant Yahoo loin derrière, avec plein de doute  et de scepticisme.

Pourtant à peine une année après sa création, la société frappe aux porte s de la bourse et règne sur le marché mondial de la recherche sur internet  « comme un moteur de recherche incontournable », souligne leparisien.fr qui explique ce succès par le fait  que progressivement « le portail s'enrichit de nouveaux services, à commencer par l'e-mail, la messagerie instantanée, les jeux en ligne, l'hébergement de sites Web et l'information ».

Le point culminant de sa réussite sera marqué en 2004, lorsque « Yahoo! était le site Web le plus visité au monde, avec quelque trois milliards de pages consultées par jour (selon Alexa) », ajoute ce même site.  La fin du web 1.0 marquera le début des chemins qui montent pour Yahoo,  surclassé par les réseaux sociaux, maîtres incontestés du web 2.0 qui mettront en difficultés les modèles économiques des anciens pionniers du web.

Yahoo ayant atteint le creux de la vague en 2008, au point que Microsoft avait alors tenté de se l’offrir. En 2012, les patrons du groupe font appel à une transfuge de chez Google, Marissa Mayer, pour redresser la barre, à la tête du groupe Yahoo. Les employés du siège de Yahoo lui réservent un accueil ‘’présidentiel’’ plaçant tous les espoirs en elle pour relancer la machine.

Elle commence par s’attaquer aux résultats financiers du groupe qu’elle  tente de booster, non sans peine. Ses revenus dépendent en grande partie des bannières publicitaires. Elle engage le groupe Yahoo dans une série d’acquisitions (près d’une quarantaine au cours des deux dernières années), se payant ainsi la plate forme de blogging Tumblr, et opte pour une nouvelle identité visuelle de Yahoo.

Entamé depuis l’arrivée de Mayer, en 2012, le retour aux  premières loges du web de Yahoo a été décliné à l’occasion du dernier show du mobile mondial, le Mobile World Congress tenu récemment à Barcelone.

Le groupe y a marqué sa présence « pour fêter ses 20 ans et afficher ses ambitions dans la mobilité, nouvelle frontière pour les géants du web »,  note le site www.itespresso.fr qui remarque également qu’avec « le rachat de Tumblr, Yahoo dispose d’une audience globale d’un milliard de visiteurs uniques par mois dont près de 600 millions se connectent depuis un terminal mobile, ce qui place le groupe internet au 3e rang mondial derrière Google et Facebook. »

La groupe admet avoir passé des moments difficiles, notamment en 2012, année qui a vu défiler plusieurs managers avant l’arrivée de Marissa Mayer. Depuis, cette période des ‘’hauts et des bas’’ semble bien révolue pour les dirigeants du groupe, à l’image de Robert Bridge, directeur marketing de Yahoo Europe qui déclare sur le site itespresso.fr :

« En 1995, Jerry Yang et David Filo ont crée un guide pour le world wide web. Aujourd’hui, Yahoo est plus que jamais la porte d’entrée sur le monde digital avec ses outils de recherche, de communication, ses contenus exclusifs et ses réseaux sociaux ».  L’autre segment stratégique emprunté par la nouvelle patronne du groupe est celui du mobile où, relève le site de la radio française www.rfi.fr, « en l'espace de quelques mois, l'effectif de cette division est multiplié par dix, passant de 50 à 500 ingénieurs »

L’option aurait payé, selon ce site qui explique en effet que « l'année dernière le revenu de la publicité drainée par le mobile dépasse largement le milliard de dollars, Yahoo! rejoint le peloton de tête sur ce segment vital de l'internet. »  Sur un autre plan, Yahoo tire une bonne partie de ses bénéfices de son investissement dans les 24% des parts prises dans le site de commerce chinois, Alibaba, valorisé en bourse en 2014, entre 150 et 200 milliards de dollars.

En annonçant en janvier dernier son intention de vendre ses parts et de se retirer du site de e.commerce chinois, Marissa Mayer indiquait, d’après lefigaro.fr qu’elle a pris «la décision délibérée de distribuer 100 % de nos actions Alibaba» ; elle vise à  « minimiser l'impact fiscal de l'opération », d’après ce site qui ajoute que  «  cela portera au niveau ‘’historique’’ de 50 milliards de dollars les liquidités reversées aux actionnaires depuis l'arrivée aux commandes de son équipe à l'été 2012. »

Mais malgré ce ‘’retour à la normale’’, pour Yahoo, le chemin est encore long ; les résultats obtenus jusqu’à présent permettent lui  de s’assurer une visibilité sur les marchés  de l’internet, sans rassurer sur la viabilité du modèle économique qui ne repose pas sur une ‘’innovation originale’’.