Salon mondial du tatouage à Paris : Un art indélébile ?

Publié par Par CEM le 08-03-2015, 17h46 | 34

La halle de la Villette à Paris accueille cette semaine le salon mondial du tatouage, avec 20 000 m²  de superficie pour plus de 300 participants venus de près de 30 pays.

Une occasion pour les journalistes et les chercheurs de revenir sur ce phénomène qui tend à se démocratiser, au point de constituer un référent de l’expression de l’identité et de  l’appartenance sociale. Pionniers dans l’industrialisation de cette mode, les Etats-Unis ont contribué fortement à l’accentuation de cette mode qui débarquera des décennies plus tard en Europe.

«Le brevet du premier dermographe a été déposé aux Etats-Unis en 1891. Les premiers studios ont ouvert très peu de temps après. Techniques et conditions d’hygiène n’ont alors cessé de se développer», explique  Elise Muller, auteur d’un ouvrage intitulé «Anthropologie du tatouage moderne» sur le  site slate.fr qui avance comme acquis que «le tatouage n’est plus l’apanage des mauvais garçons et des filles de mauvaise vie ; au contraire, tout le monde aujourd’hui exhiberait fièrement ses marquages : du banquier au taulard en passant par le hipster.»

Autre pays à avoir aidé à la propagation de cette mode, la Grande-Bretagne serait en passe de dépasser  l’effet de mode, selon l’universitaire  Matt Lodder «spécialisé dans les pratiques de modification du corps, cité par The Economist. Pour lui, l’offre au Royaume-Uni est saturée.

Le métier de tatoueur ne serait déjà plus un choix de carrière» rapporte le site www.slate.fr qui relève également que «le nombre de tatoueurs y a augmenté de 173% entre 2003 et 2013» tandis que sa pratique tend à se passer des classes sociales pour ne plus être l’apanage des classes populaires.

La France qui accueille le salon mondial n’est pourtant pas aux premières loges de cette mode si l’on en croit slate.fr qui avance que malgré les «10% de sa population tatouée, la France se place encore derrière les Etats-Unis où 23% des Américains sont tatoués selon une enquête du Pew Research Center menée en 2010», rapportait le New York Times.

Il est vrai que la médiatisation des tatouages notamment sur le corps des stars du show business et du sport mondial a  beaucoup aidé à sa généralisation, au point de devenir une industrie avec ses réseaux, ses professionnels et son événementiel, dont ce salon de Paris.

Les multiples périphéries, vécues autour des ratés du tatouage,  relatées par différents titres  de la presse internationale à cette occasion, servent à attirer l’attention sur les dangers encore présents de cette pratique qui requiert beaucoup de doigté mais surtout du soin et de l’hygiène.

En fait  il s’agit pour les adeptes de ces pratiques de bien garder à l’esprit  qu’une «mode est éphémère mais un tatouage est pour la vie», comme  le souligne bien sur slate.fr, Jérôme Pierrat, rédacteur en chef de Tatouage magazine.