Littérature - Assia Djebar : La voix des femmes et de l’Algérie

Publié par DK News le 08-03-2015, 18h08 | 42

Assia Djebar a été la voix des femmes et de l’Algérie, ont souligné, dimanche à l’université de Tizi-Ouzou, les participants à une journée d’étude sur l’£uvre et le parcours de cette grande figure de la littérature algérienne.

Enseignants et étudiants se sont relayés pour mettre en exergue, expliquer et rappeler l’£uvre-combat de celle qui a voulu à travers son £uvre, témoigner  de l’Algérie martyrisée par le colonialisme et le terrorisme, et redonner à la voix de la femme, sa place dans l’Histoire.

Lors de cette rencontre organisée au niveau de l’auditorium du campus Hasnaoua I par le département de langue française, les organisateurs ont expliqué que le meilleur hommage à rendre à la femme, à l’occasion du 8 mars, et de s’arrêter pour «contempler et expliquer l’£uvre de celle qui fut leur porte- voix.»

Roman par roman, le combat d’Assia Djebar a été souligné tout au long de cette rencontre animée par des femmes, à commencer par «La soif», son premier roman édité en 1957, alors que l’Algérie était en pleine guerre pour se libérer du joug colonial, à «Nulle part dans la maison de mon père» édité en 2008, en passant par «Loin de Médine» au début de la décennie noire, et «Le blanc de l’Algérie.»

«Tout au long de son £uvre prolifique, Assia Djebar a voulu redonner aux femme leur place dans l’histoire en faisant appel à ses connaissances en histoire et en recourant à la fiction pour introduire la voix féminine dans le récit», ont souligné Cherfoui Soraya et Guerfi Lydia.

C’est aussi ce même souci qui a dicté à cette romancière l’écriture de «Loin de Médine», édité en 1991, «les événements et la crise aiguë qui secouent les pays arabo-islamiques, ont conduit Assia Djebar à renouer avec l’entreprise de résurrection historique de la parole active des femmes intervenant dans le sacré à l’aube de l’Islam», ont souligné ces deux étudiantes.

Malika Boukhelou, enseignante, a insisté sur les talents de la romancière dans son £uvre «Le blanc de l’Algérie», publié en 1996 en pleine décennie noire où elle fait appel aux «témoins-martyrs» et fait défiler des figures emblématiques algériennes, pour raconter son refus du présent.

Assia Djebar a été «l’architecte d’une £uvre de témoignage au service de l’Histoire de son pays», a observé Mme Boukhelou, qui a souhaité que d’autres universités rendent hommage à cette grande Dame à travers des journées dوétude et des rencontres autour de son euvre.