Projet de réforme du collège en France : Un chaud débat en perspective !

Publié par Par CEM le 09-03-2015, 17h57 | 27

Prévue pour être présentée  en Conseil des ministres le 11 mars,  la copie du projet de réforme du collège,  concoctée par le ministère français de l’Education nationale, suscite déjà  débat et polémique et promet de faire chauffer l’ambiance dans les  enceintes des collèges français.

Le pouvoir politique français tente déjà de peser de tout son poids, en mettant dans la balance un engagement personnel de François Hollande et de Manuel Valls pour faire passer le projet de réforme de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem.

Il n’est pas encore présenté que Hollande y voit «un meilleur accompagnement des élèves, une meilleure pédagogie, une meilleure autorité des enseignants, une plus grande autonomie des établissements», tandis que pour Valls il aidera à «lutter contre les inégalités», rapporte le quotidien français lemonde.fr qui estime pourtant pour sa part que «la réforme apparaît plutôt fade et verbeuse».

En fait de réforme, Madame Vallaud-Belkacem  mise sur deux grandes innovations avec lesquelles elle espère faire avancer l’enseignement dans les collèges français, en tenant compte des critiques acerbes de la Cour des comptes française d’une part et des recommandations de l’OCDE d’autre part. Elle parle ainsi  de renforcer l’interdisciplinarité des enseignements et d’accorder une plus large autonomie aux établissements.

Ainsi un volume horaire sera laissé à l’appréciation des collèges pour y prodiguer des enseignements complémentaires dans une liste de   thématiques qui seront définies  par le ministère français de l’Education, «parmi lesquelles un ‘’parcours citoyen’’, le développement durable ou le numérique», ajoute lemonde.fr.

Cette proposition qui va dans le sens souhaité par l’OCDE ne semble pas susciter une large adhésion parmi certains  syndicats des professions de l’enseignement dans les collèges qui pointent notamment la difficulté de toucher au volume horaire des enseignants, ou encore l’inefficacité d’une telle démarche sans une réforme préalable des contenus des programmes d’enseignement.

Pour d’autres, par contre, l’idée de l’interdisciplinarité paraît convenir dans la mesure où elle est la voie aux élèves d’apprendre différemment, tandis que pour un représentant syndical affilié à la CFDT, cité par lesechos.fr,  «les établissements auraient la main sur une partie des volumes horaires, ce serait une vraie initiative ».

Ce projet atterrit dans un contexte politique marqué par le souvenir encore frais des atroces attentats de janvier 2015 dont les conséquences se font sentir y compris dans la vision du rôle et de la place de l’école comme levier de formation de la conscience citoyenne, républicaine.

Une préoccupation portée par Albert-Jean Mougin, vice-président du  plus ancien syndicat de professeurs du second degré, dans une contribution publiée sur lefigaro.fr dans laquelle il en appelle au sens de l’autorité dans l’école comme unique levier pour la refondation de l’institution éducative. De son point de vue, l’école française est soumise à des influences sociopolitiques, voire même à des idéologies étrangères, que seule la restauration d’une véritable autorité peut endiguer.

Quelques jours avant la présentation du projet de réforme du collège de Madame Vallaud Belkacem, la Cour des comptes française a rendu un rapport, sorte de réquisitoire, contre certaines pratiques en vigueur dans l’enseignement en France.

La presse a notamment retenu les griefs portés au système de «suivi individualisé des élèves», avec comme principale conclusion, le fait que «les dispositifs visant à répondre aux besoins spécifiques des élèves, qui coûtent deux milliards d’euros par an, sont inefficaces», souligne lemonde.fr.