
Depuis hier, à Sétif, la lutte contre le cancer avec le nouveau programme du Président de la République a débuté d'une manière effective. Avec une nouvelle vision stratégique centrée sur le malade, telle est la nouvelle devise adoptée.
Ce nouveau programme d'une importance capitale, a fait l'objet, hier, d'une rencontre de présentation organisée à la salle de conférences de l'hôpital mère-enfants d'El Bez à Sétif.
Tous les responsables, spécialistes, médecins, associations de malades, élus, médias, concernés de près ou de loin, ont été conviés à cette première prise de contact où ont été débattus tous les points inhérents à ce sujet.
Interrogé sur cette rencontre, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, président de séance, M. Abdelkader Baghdous nous déclare : «C'est une journée de présentation du plan cancer national 2015-2019, que nous avons appelé nouvelles stratégies centrées sur le malade.
Ce plan national du cancer est un programme du président de la République qui a désigné le professeur Zitouni comme coordonateur et qui a chargé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, de mettre en place tout le dispositif nécessaire».
Et de poursuivre : «Ce programme est établi sur une stratégie, sur des objectifs, sur des mesures concrètes avec des moyens humains, matériels et avec un financement déjà disponible comme 176 milliards de dinars, ce qui va permettre d'améliorer la prise en charge du cancer soit en prévention, soit en soins oncologiques, de chimiothérapie ou en radiothérapie.
On ne peut évoquer ce programme, sans la participation du citoyen, du malade lui-même à partir d'associations et des spécialistes où elle leur a été donnée la parole. Ces spécialistes ont donné leur avis. Ils ont décidé de ce qu'on doit faire. Le programme est prêt.
On a besoin maintenant de le mettre en place. Sétif a déjà commencé à réaliser ce programme dans la mesure où elle a ouvert son CAC (Centre anti cancer), on a ouvert l'oncologie, la radiothérapie, en attendant la chirurgie oncologique qui est en cours et dont le service sera ouvert avant la fin de cette année, ainsi nous aurons une prise en charge intégrée».
«Tous ceux qui participent de près ou de loin dans la prise en charge dans une démarche de gestion participative pour que tout le monde s'imprègne et adopte ce programme pour garantir sa réussite, ont été invités à y participer, ajoute-t-il.
Ce sont deux étapes. C'est d'abord la prévention contre le cancer, le dépistage précoce et sa prise en charge dans le volet chirurgicale, d'oncologie et de radiothérapie».
«Ce que j'attends de cette journée, me dites-vous ? C'est d'abord que les gens comprennent que nous avons un programme de lutte contre le cancer avec une nouvelle stratégie centrée sur le malade. Ce n'est pas un programme théorique mais un programme opérationnel.
Les moyens sont dégagés sont chiffrés avec des objectifs annuels précis. C'est un défi qui est à notre portée dans la mesure qui porte l'espoir parce que les moyens sont dégagés et existent déjà».
Quant au professeur Mokhtar Hamdi Chérif, directeur du registre du cancer de Sétif et président de l'Association En Nour, indiquera : « Cette journée est l'aboutissement d'un travail national depuis plus de cinq pour arriver à mettre en place un plan national cancer pour la première fois et un plan national qui émane donc d'une présidence.
C'est, donc, un véritable chantier présidentiel pour la première fois qui va inclure tous les gouvernements, parce que le cancer est une maladie qui touche toutes les instances à différentes niveaux.
L'objectif de cette journée, c'est justement de divulguer toutes les informations de ce plan au niveau de tous les travailleurs, les professionnels de la santé, parce qu'ils sont impliqués du médecin généraliste jusqu'aux aux spécialistes.»
«A partir du moment, affirme-t-il, où c'est un programme qui inclut toutes les instances, le contenu de ce programme est un ensemble de mesures qui vont du système d'information jusqu'à l'accompagnement du malade en passant par la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement à différents niveaux et à l'accompagnement.
Pendant toute cette période, c'est la mise en œuvre de ces mesures par des actions spécifiques, pratiques au niveau du terrain ciblées, concrétisées, évaluées et supervisées.»
Evoquant cette journée, il dira : «Cette journée consiste à informer le personnel et des travailleurs de la santé concernés, et ce sont les décideurs, les administrateurs, les médecins, les praticiens, les spécialistes, toutes les instances concernés par le cancer sur le programme qui a débuté, c'est-à-dire celui de 2015-2019.
A partir de là, maintenant, c'est aller sur le terrain pour convertir ces mesures qui se trouvent au niveau du plan cancer par des actions pratiques qui seront quantifiées dans le temps, mesurées, évaluées pour que d'ici 2019 les malades du cancer auront leur accessibilité aussi bien au dépistage qu'à la prévention, qu'à la prise en charge. Où en est-on avec le registre du cancer ?
«C'est le premier point de ce plan du cancer, on ne peut pas faire un plan cancer sans avoir de données fiables. Le registre du cancer de Sétif qui est le premier en Algérie validé par les instances internationales et grâce aux 27 ans depuis 1986 jusqu'à ce jour, ce qui nous a permis d'avoir des données fiables en termes d'incidences, de tendances, et en terme de survie.
Actuellement on sait quelles sont les cancers qui sont là, ceux qui ont diminué ceux qui ont augmenté, et voir quelles stratégies sont adaptées par rapport à cette épidémiologie du cancer pour que d'ici 2019 l'objectif majeur est de diminuer cette mentalité».
Et au niveau national ? «Un travail est fait au niveau du ministère pour que toutes les wilayas auront un registre mis en réseau national et d'ici la fin de l'année 2015, on aura le premier réseau national des registres algériens qui va fournir pour la première fois, les premières données nationales fiables qui nous permettront ensuite de suivre pendant toutes les années à venir l'incidence, la tendance et la survie du cancer».
Que doit-on attendre de cette journée ? «Ce qu'on attend de cette journée, c'est d'abord l'adhésion collective de l'ensemble des personnes à différents niveaux, non seulement les personnels de la santé mais aussi de la société civile pour que tout le monde adhère à ce plan et pour que l'on réussisse à convertir toutes ces mesures plan cancer par des actions spécifiques au niveau du terrain.
«On ne peut parler de plan cancer sans évoquer Dar Sabr de Sétif, n'est-ce pas ? '' Oui, effectivement, Dar Sabr fait partie aussi du plan cancer dans l'accompagnement de ces malades.
L'exemple de Sétif, c'est la véritable synergie entre l'activité de l'Etat qui a construit le CAC et une association qui a construit une maison d'habitation où les malades viennent passer leur radiothérapie et ils rentrent chez eux à Dar Sabr.
Actuellement nous avons atteint 8 000 journées réalisées, c'est-à-dire 300 malades qui passent entre 30 et 45 jours, c'est-à-dire 8000 nuitées, repas déjeuners, diners. C'est quelque chose de bien pour les malades et leurs familles etc.
Coté chiffres, Sétif enregistre chaque année 1 200 cas de nouveaux malades du cancer. Au total, il en compte 15 600 en 2014. Pour l'ensemble du pays, on comptabilise 45 000 nouveaux cas de cancer par an avec 24 000 décès.